Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les chandeliers – huilliers

Les chandeliers et les huiliers, deux professions indépendantes qui se regroupèrent face aux impôts du XVIIIe siècle

 

Pendant des siècles, les chandeliers et les huiliers formèrent deux corporations différentes, vivant en grande proximité. Toutefois, elles finirent par fusionner au XVIIe siècle. Découvrons leurs histoires :

 

Les chandeliers au Moyen Age :

Spécialité d’épiciers, ils sont mentionnés dans le Livre des Métiers d’Etienne Boileau. Leur monopôle portait sur la fabrication et la vente de chandelles.

 

Suivant la nature de la matière première on distinguait deux professions de chandeliers :

 

les chandeliers de suifs

Le suif, produit par les bouchers, dont on garde le souvenir de la turbulence à Paris, pouvait avoir différentes qualités.

Chacune des qualités de cette matière première permettait de produire des chandelles différentes avec des prix spécifiques.

Aussi, il était nécessaire de contrôler qu’aucun mélange ne put être fait.

C’est la raison pour laquelle, 4 jurés contrôleurs étaient en place et avaient droit de visite tant chez les bouchers que les chandeliers.

En 1464, on rappela qu’il était prescrit d’utiliser le suif de bœuf et de mouton, d’une belle couleur blanche sans aucun mélange. Une exception était permise pour le suif noir, à la seule commande de certains bourgeois de la ville.

 

Six années d’apprentissage étaient nécessaire avant de postuler à la maîtrise.

 

Les chandeliers de cire

Les chandelles de cire étaient utilisées dans les églises. On comprends donc l’importance de leur fabrication pour une ville religieuse comme l’était Paris au Moyen Age.

 

En 1428, on précisa les qualités requises pour les cierges d’église,  :

  • la proportion de cire devait être d’une livre pour 1/2 demie livre de mèche
  • avec une livre de cire, le chandelier ne pouvait faire que 4 liasses de chandelles

Un contrôleur juré était désigné pour s’assurer de la bonne mise en oeuvre de ces dispositions.

 

Les huiliers

Egalement cité dans le Livre des métiers d’Etienne Boileau, les huiliers produisaient des huiles à partir de grains apportés par les bourgeois. En effet, au XVe siècle, on leur apportait ses graines pour qu’elles soient pressées. On récupérait alors de l’huile et du tourteau.

 

Les statuts de 1464 citent les différentes huiles produites alors à Paris : noix, chenevis, navette, pavot, pignon…

La profession disposait de 3 jurés contrôleurs mais aussi de mesureurs pour vérifier les matières apportées dans la ville.  En outre, il était interdit aux huiliers de la ville d’acheter d’en acheter aux halles pour en revendre ensuite.

 

L’accès à la maîtrise coûtait 30 sous (20 pour le roi et 10 pour les jurés). Chacun des maîtres pouvait avoir recours à autant d’apprentis qu’il le souhaitait.

 

Une seule profession au XVIIe siècle

Comme toute la ville de Paris, les chandeliers et les huiliers doivent faire face aux rachats des unions des offices de jurés. Elles lui coûtent 30 000 livres en 1693.

En 1745, de nouveau, elle dut s’acquitter de 35 000 livres pour obtenir l’union des offices de jurés

 

Sources bibliographiques :

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