Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les cloutiers

Les cloutiers, des travailleurs du fer, dont la position diminue progressivement dans la bourgeoisie de Paris

 

Les cloutiers, une émanation des fèvres maréchaux, loins des petits ouvriers du fer 

Les premiers statuts rapportés par René de Lespinasse, historien de référence des métiers de Paris, datent de 1340. Donnés par le prévôt de Paris d’alors, Guillaume Gormont, ils ne font pas référence à des textes plus anciens. Toutefois, on considère qu’ils sont une émanation des fèvres maréchaux.

Comme tous les statuts de corporation, ce texte organise la profession de cloutiers : 

  • sous l’autorité du maréchal du roi, les cloutiers devaient versés l’impôt “les fers du roi”. 
  • la maîtrise s’élevait à 20 sous.
  • L’apprentissage était de 7 ans. 

 

Clous à chevaux, clous à lattes, clous à ardoises, clous pour les tapisseries, broquettes de serruriers, clous à bandes, clous à tête rabattue pour les voitures, les gourmettes à plusieurs mailles, fournitures de lormerie et de sellerie en métal ! Voici la production des cloutiers qu’ils vendaient au poids ou au compte 

 

En 1467, les cloutiers appartiennent à la bannière parisienne des ouvriers serpiers crée par Louis XI pour défendre alors la ville. 

 

La dégradation du métier à partir du XVIe siècle

Progressivement, les cloutiers voient leur position diminuer dans la hiérarchie parisienne

Déjà en 1582, ils sont cités parmi les plus petits métiers. En 1676, on les désigne  comme les cloutiers, lormiers, étameurs, ferronniers… soit les petits ouvriers du fer de la ville. 

 

A cette date, les cloutiers commercialisaient également le charbon de terre venue du Brabant, d’Angleterre, d’Auvergne ou de Saint Etienne. Toutefois, suite à l’intervention des merciers, ils durent se contenter de l’approvisionnement de leurs forges.

 

En 1676, les attacheurs fabricants de boucles rejoignirent cette profession.

 

Les crieurs de vieux fers ou les ferrailleurs, des vendeurs de vieux fers 

A côté des cloutiers, on trouvait la corporation des crieurs de vieux fer, organisée par les statuts de 1686.

En cette fin du XVIIe siècle, elle comportait douze maîtres, plafond fixé lors de la création des anciennes offices. Un juré élu pour deux ans les contrôlaient. Toutefois, ce plafond fut relevé par le roi en 1692 à 24.

En raison de ces limites, la maîtrise se transmettait alors aux fils et gendres des maîtres déjà préétabli, sous condition qu’ils aient plus de 24 ans, soient mariés, et considéré de bonne moeurs. 

Les crieurs étaient spécialisés dans le commerce des vieux fers. Aussi ils ne pouvaient vendre aucun objet neuf. 

Leur confrérie était installée dans l’église des Grands Augustins et était placée sous le patronage de Saint Roch et Saint Sébastien. 

 

Une fusion de ces deux professions à la veille de la Révolution

En 1776, les ferrailleurs, nouvelle dénomination des crieurs de vieux fers, fusionnèrent avec les cloutiers mais aussi les épingliers.

 

Sources bibliographiques

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