Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de quartier

La fête de la Fédération

La fête de la Fédération, première fête nationale organisée sur le Champ de Mars avec des délégués de partout venus de toute la France

 

Au début de 1790, à différents endroits de la France s’organisaient des manifestations de confédération des gardes nationales. Les événements de Draguignan et de Lyon en mai furent mémorables. Aussi, les parisiens proposèrent à l’Assemblée nationale d’organiser également une fête.

Il s’agissait alors de se réunir en tant que français (et non plus comme un ensemble de région). Aussi, la date du 14 juillet fut choisie.

Pour ce faire, l’Assemblée nationale retenue que chaque district envoya un délégué, à ses frais.

 

Pour la tenue de la fête, plusieurs endroits furent étudiés : Grenelle, Saint Denis, les Sablons. On retint le Champ de Mars. L’emplacement fut aménagé avec entassement de terre, visant à ressembler à un amphithéâtre, tout en évitant des constructions temporaires.

En plus des délégués, un grand nombre de parisiens se rendirent sur les lieux le jour de la fête. Ainsi, les gardes nationaux côtoyaient les tambours, drapeaux, les religieux, les élèves, les habitants des campagnes.

La capacité d’accueil de la ville fut saturée. Les fédérés étaient logés dans les casernes et les couvents. Mais les hôtels furent pris d’assaut par de nombreux curieux. La municipalité n’hésita pas à lancer un appel aux parisiens pour qu’ils accueillent chez eux des participants.

L’aménagement du Champ de mars pour la fête

Le jour du 14 juillet 1790 fut particulièrement pluvieux. Cela n’empêcha la foule d’envahir totalement le Champ de Mars tout en s’installant également sur la colline de Chaillot. Pour ce faire, on avait construit un pont de bateaux.

A l’entrée du Champ de Mars, un arc de triomphe avait été édifié. L’enceinte du cirque était, elle, au niveau de l’Ecole militaire. Une galerie couverte, dédiée principalement au roi, Louis XVI, fermait les lieux et abritait le trône et le fauteuil du président de l’Assemblée nationale sur la même estrade.

Au milieu de l’esplanade, on avait construit un autel de la Patrie, où de l’encens brulait. Quatre escaliers permettaient d’y monter

 

Le cortège des délégués venant du boulevard du Temple

Pour arriver au Champ de Mars, les fédérés s’étaient retrouvés tôt le matin sur le boulevard du Temple. Le cortège démarra à 6 heures du matin et pendant 4 heures, chacun portant sur drapeau. Rue Saint Denis, rue Saint Honoré, place Louis XV, Cours la Reine jusqu’au pont de bateaux. Un ordre avait été donné :

  1. Garde nationale de Paris,
  2. Autorités municipales de Paris
  3. Assemblée nationale, qui rejoignit le cortège au niveau de la place Louis XV
  4. Députés des 40 premiers départements par ordre alphabétique
  5. Délégués de l’armée de terre et de mer, ainsi que les officiers généraux et les deux maréchaux de France
  6. Députés des 40 autres départements
  7. Les grenadiers

 

La messe et le serment

Une fois installés sur leur estrade du Champ de Mars, les fédérés furent accueillis par une salve de coups de canon.

Une messe fut alors célébrée par l’évêque d’Autun, le fameux prince de Talleyrand. C’est ensuite que le marquis de La Fayette monta à l’autel pour prononcer le serment de la Fédération, répété par tous les assistants de l’évènement. Le président puis le roi prêtèrent alors serment.

 

Sources bibliographiques :

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