Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les pourpointiers

Les pourpointiers, des ouvriers proches des tailleurs mais qui s’étaient spécialisés sur les vêtements courts

 

Communauté étonnante que celle des pourpointiers. En effet, tellement proches des tailleurs d’habits qui étaient très nombreux à Paris et pourtant indépendants.

Il s’agit ici d’une profession qui profita de la création d’une spécialité de vêtements.

 

Une profession qui apparaît avec les vêtements courts

Pas de trace des pourpointiers dans le Livre des Métiers d’Etienne Boileau. Toutefois, avec le XIVe siècle, les vêtements parisiens se raccourcissent et pour l’occasion les premiers statuts des pourpointiers sont publiés en 1323.

Ces statuts ne font pas part de l’apparition d’un nouveau métier. En effet, il semble qu’il existait déjà depuis longtemps, sans contrôle mais sans interdiction non plus.

Il est décidé alors de fixer la maîtrise à 12 sols, l’apprentissage à 6 ans. Deux jurés étaient désignés chaque année.

Les valets couturiers ou pelletiers fourreurs eurent l’autorisation de candidater à la maîtrise. Enfin, chaque maître choisissait sa spécialité : le neuf ou le vieux, à la condition de bien tenir à distance les deux. 

Les pourpointiers se chargeaient de la confection de différents habits : doublet, cotte, collet… en employant coton, bourre de soie comme garniture et doublant avec de la toile à l’intérieur et de l’étoffe à l’extérieur. 

 

Réglementation de la production des pourpoints à la fin du XIVe siècle

En 1382, le prévôt de Paris donne de nouveaux règlements pour les pourpointiers. Alors, les conditions des doublures sont précisées

  • les jupons pour les hommes devaient être en soie ou en camelot, 
  • les jaquets, plus court, devaient être en futaine, coton ou soie avec doublure de trois paires de toiles. 
  • les bourrelets d’étoffes étaient composées de cinq épaisseurs ; les quatre inférieures pouvaient être anciennes, à condition que celle du dessus soit neuve. 

 

Le déclin d’une profession au XVIIe siècle

Ce ne fut qu’en 1614 que les statuts des pourpointiers furent revus. Ils sont alors autorisés à réaliser pourpoints, jupes, jupons, mandilles, roupilles, casaques… en utilisant de la soie et des étoffes. 4 jurés contrôlaient la profession et pouvaient intervenir chez les fripiers s’ils employaient des étoffes neuves, ainsi que dans les foires. 

Au XVIIe siècles, les modes changèrent vite et la subsistance simultanée des pourpointiers et des tailleurs devint plus difficile. Aussi, en 1641, les pourpointiers doivent se spécialiser sur les vêtements courts, ne dépassant par les genoux. Ce ne fut que transitoire, dans la mesure où ils durent fusionner avec les tailleurs en 1655

 

Sources bibliographiques : 

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