Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires d'art

Les marionnettes

Les marionnettes à Paris, de Polichinelle à Guignol, du pont neuf aux Champs Elysées via par les foires du XVIIIe siècle

 

Bien avant Guignol, Polichinelle régnait dans le cœur des parisiens. Arrivé dans la capitale du royaume de France au début de XVIIe siècle, il connut très vite grand succès et marqua la scène culturelle parisienne. 

 

La première installation dans la rue, près du pont neuf, au XVIIe siècle. 

C’est aux Brioché qu’on doit les premières représentations de Polichinelle à Paris. Jean le père, puis François le fils, firent les joies du publics avec leurs marionnettes. 

Installés près du pont neuf, ils faisaient vivre toute la famille du personnage italien. 

en savoir plus sur les marionnettes du pont neuf

Bien évidemment, leur succès ne passa pas inaperçu. Jean Brioché fut appelé à la cour pour divertir le jeune dauphin et des concurrents les imitèrent. 

Déjà à cette date, certains fabricants proposaient des marionnettes à l’effigie de personnages célèbres du temps. Ce n’est pas sans rappeler des habitudes qu’on connait encore.

Pendant la première moitié du XVIIIe siècle, les spectacles des marionnettes se tenaient sur les foires temporaires de Saint Germain et Saint Laurent. 

Avec Alexandre Bertrand, les marionnettes colonisent les foires et ne les quitteront plus. 

Dans ces lieux, à proximité de nombreux comédiens, la compétition est rude. Il faut dire que les acteurs sont jaloux de leurs privilèges et font tout ce qu’il faut pour tenter de les interdire. 

C’est alors la guerre entre Polichinelle et Arlequin, le personnage emblématique de l’Opéra Comique et de la Comédie Italienne. En effet, les spectacles à succès sur les planches étaient très vite copiés et caricaturés par les marionnettes. 

En savoir plus sur les marionnettes de foire

 

L’installation sur le boulevard du Temple au milieu du XVIIIe siècle

A partir de 1750, de nombreux comédiens des foires s’installent complètement sur le nouveau boulevard du Temple.

Fourré est le premier marionnettiste qui ouvre sa salle, en reprenant une nouvelle technique à la mode : la pièce à machine. D’autres le suivirent : Nicolet qui ouvrira le Théâtre de la Gaieté, Audinot avec ses bamboches.

 

Les marionnettes du Palais Royal

Quelques années avant la Révolution, les aristocrates eurent le droit à leur propre foire : le Palais Royal. En effet, on souhaita alors montrer dans les galeries du duc de Chartres ce que l’Industrie du temps faisait de mieux. 

Bien sûr les marionnettes rejoignirent le mouvement. 

Ce sont surtout les ombres chinoises qui marquèrent cette période, portées avec grâce par Dominique Séraphin

 

L’avènement de Guignol sur les Champs Elysées d’abord 

Alors que le lieu n’était alors qu’une petite promenade, les marionnettistes s’installèrent sur les Champs Elysées à la fin du XVIIIe siècle. Guignol y remplaça Polichinelle et y connut le succès pendant tout le XIXe siècle. 

 

En parallèle, en 1861, Louis Edmond Duranty installe dans le Jardin des Tuileries lui aussi un théâtre de marionnettes. Il demande même à Courbet d’en réaliser les décors. Toutefois, criblé de dettes, il dut quitter les lieux en 1870. Même si le théâtre a disparu, Duranty nous a laissé de belles illustrations de son théâtre : farces inspirées de la comedia dell’arte, extravagant, insolite, à la fois pour les enfants et les esprits plus aiguisés.

En savoir plus sur Louis Edmond Duranty et son théâtre de marionnettes

 

 

Sources bibliographiques : 

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