Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les métiers au XVIe siècle

Histoire des métiers au XVIe siècle, ou la formation des six corps et des juges consulaires.

 

La Renaissance est pour les métiers de Paris un temps de prospérité au début du XVIe siècle avec le développement du commerce, des constructions de palais dans la ville…

 

Les six corps

Les six corps de marchands disposaient de droits honorifiques. Lors des entrées royales, ils portaient le dais des princes dans la ville entre chaque station. Ces corps étaient alors représentés chacun par six gardes en grands costumes de cérémonies.

En outre, les gardes des six corps formaient un conseil de l’industrie parisienne, sous la présidence des drapiers, chargé de délibérer sur les intérêts des métiers de Paris.

Enfin, avec les libraires, marchands de vins, marchands de bois et marchands de laine, ils constituaient le corps électoral pour les juges consulaires.

A leur origine, les six corps étaient les drapiers, épiciers, changeurs, merciers, pelletiers et les orfèvres. Pour éviter les rivalités de préséances, l’ordre fut établi par tirage au sort. Les bonnetiers remplacèrent en 1514 les changeurs. Signalons que les marchands de vins revendiquèrent sans succès à devenir le septième corps.

 

Les juges consulaires

En 1583, les juges consulaires furent créés par Charles IX pour les litiges de commerce entre les marchands pour des demandes inférieures à 500 livres.

Chaque année, on élisait le juge et quatre consuls chargés de l’assister. Les marchands désignaient trente électeurs qui élisaient ensuite le juge et les consuls. Deux étaient désignés alternativement parmi les pelletiers, bonnetiers, orfèvres, libraires, marchands de vins et les trois autres étaient drapiers, épiciers apothicaires ou merciers.

Pour pouvoir être élu, le candidat devait être parisien, français, être de bonnes mœurs et être maître.

Les juges consulaires siégeaient au cloître Saint Merri.

 

Des conditions pour accéder à la maîtrise durcies.

C’est aussi une période où la possibilité de rentrer dans les corporations devient de plus en plus limités. En effet, elles tendent dorénavant à promouvoir les lignées au sein des familles pour l’accès à la maîtrise.

Comme au Moyen Age, le nouveau maître devait avoir suivi son apprentissage, passer un temps en qualité de compagnon et en versant une taxe à la corporation pour obtenir sa maîtrise. Toutefois au XVIe siècle la nécessité d’être compagnon devint de plus en plus obligatoire.

Ensuite la pratique du chef d’œuvre s’est généralisée. Cependant, la pression des autres maîtres oblige le candidat à se dépasser tout particulièrement, ce qui se traduit par une explosion du coût nécessaire pour sa réalisation. La présentation de ce chef d’œuvre se traduisait par une véritable fête, associant bien évidemment les jurés chargés de l’examiner, mais aussi par d’autres membres influents de la profession. Il n’était donc pas rare de retrouver autour de la table alors plus de 50 personnes.

Enfin, en guise d’accueil dans cette condition, il n’était pas rare que les jeunes maîtres devaient s’acquitter de charges supplémentaires au niveau du guet ou de subventions.

Aussi, cette barrière à l’entrée favorisaient les enfants des maîtres influents et bloquaient les autres ouvriers dans leurs évolutions.

 

Les confréries remises en cause par le parlement de Paris

Peu à peu, les confréries étaient devenues des lieux où les membres de la profession se retrouvaient entre eux pour constituer des lieux de défenses de leurs privilèges. Après avoir interdit au prévôt de Paris en 1500 d’autoriser la constitution de nouvelles confréries et de surveiller les anciennes, le parlement de Paris les interdit en 1524, tout comme les banquets et frais de réception, obligeant l’utilisation de leurs biens pour la nourriture des pauvres.

Toutefois dés la deuxième partie du XVIe siècle, on observera leurs reconstitutions.

 

Le guet bourgeois est contrôlé puis supprimé

Au Moyen Age, le guet bourgeois était troupe de la police en temps de paix et une milice en temps de guerre. Toutefois, le pouvoir royal chercha à la contrôler au XVIe siècle. En effet, à partir de 1540, elle est placée sous la surveillance du guet royal, troupe de 20 hommes à cheval de 40 hommes à pied. Aussi, le guet bourgeois devait se regrouper chaque soir au grand Châtelet où il était réparti entre le guichet des prisons, le carrefour du pont Saint Michel, le quai des Grands Augustins, au carrefour Saint Yves, au carrefour Saint Benoît, à la Croix des Carmes.

Par un édit de 1559, Henri II supprime le guet bourgeois et le remplace par une troupe permanente, financée par une taxe de 16 sous par maître de la ville et 4 sous par maître de faubourg. Le parlement releva cette taxe à 20 sous pour les maîtres de la ville et 5 sous pour les maîtres du faubourg en 1561.

 

Formation des enfants abandonnés

L’Hôpital de la Trinité créa en 1545 une fondation pour les enfants abandonnés et indigents. Favorisée par le roi, cette fondation leur permettait d’y apprendre un métier. En 1553, le roi accorda la maîtrise aux ouvriers qui acceptaient de les former et autorisaient aux maîtres de prendre parmi ces enfants un second apprenti.

Toutefois, les artisans qui acceptaient de travailler dans cette fondation n’étaient pas du tout bien accueilli par les membres de leurs profession qui y voyaient une remise en cause de leurs privilèges.

 

 

 

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