Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Repères

Le nettoyage des rues au XIXe siècle

Le nettoyage des rues au XIXe siècle, démarche, de plus en plus, prise en charge par les services de la ville

 

En 1832, les chaussées bombées furent abandonnées. En effet, elles étaient organisées jusqu’alors pour permettre l’écoulement de l’eau au milieu de la chaussée. Toutefois, l’eau se transformait souvent en torrent de boue très sale. On profita en effet de l’installation des trottoirs pour permettre sur les bas cotés l’écoulement et l’évacuation des eaux grâce à des bouches d’égout.

 

Le nettoyage à grandes eaux

A partir de 1855 et la construction de nouveaux égouts, le nettoyage des rues parisiennes fut revu. Dans plusieurs quartiers, les services de la ville nettoyaient à grandes eaux les rues. Ainsi, Paris compta après cette date 51 conducteurs et 61 piqueurs sous l’autorité de deux ingénieurs en chef afin de les nettoyer. En effet, on profita également des nouveaux pavages dont les joints étaient étanches.

 

L’arrosage des rues

Depuis 1851, il était obligatoire d’arroser devant chez soi une fois par jour pendant les chaleurs. Bien évidemment, seules les maisons reliées à l’eau courante pouvaient respecter cette obligation.

Dans les artères les plus luxueuses, c’était les services de la ville qui se chargeaient de cet arrosage.

Cet arrosage d’été permettait de lutter contre les poussières, produites notamment par les cheminées, l’usure des pavés mais aussi les différentes industries parisiennes. Cela concernait uniquement la période s’écoulant entre mi avril et fin septembre.

 

Le balayage des rues

En outre, à partir de 1874 le balayage des rues fut également confié à des agents de la ville. En effet depuis 1846, Il était pris en charge par des compagnies privées. Aussi, afin de contribuer à ces taches, les parisiens furent taxés suivant l’une des 7 classes de rue (allant de 10 à 70 centimes par mètre et par an).

Le balayage était effectué entre 3 et 5 heures le matin en été et entre 4 et 7 heures en hiver. Les détritus étaient amassés dans des charrettes conduites par un charretier et deux retrousseurs.

Toutefois, ce balayage ne suffisait pas. Aussi, dans la journée, Paris faisait appel à 3 000 ouvriers qui continuer à passer le balai. Ils nettoyaient également les bancs, urinoirs publics…

 

La machine balayeuse

En outre, Paris disposait de 190 machines pour balayer. Trainée par un cheval, la balayeuse permettait de nettoyer la chaussée. La machine fonctionnait avec un balai cylindrique installé derrière les roues. Grâce à sa position oblique, elle renvoyait les boues et détritus sur les bords de la chaussée. Alors les cantonniers pouvaient entrer en action pour les regrouper et les pousser dans les bouches d’égout.

 

L’enlèvement des ordures

Les Halles de Paris étaient de grandes productrices d’ordure. Les habitations également du reste. De ce fait, Paris faisait appel à 520 charretiers et 980 chevaux pour les enlever.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, seuls certains quartiers étaient reliés aux égouts. Aussi, il fallait évacuer tous les déchets.

 

Les chiffonniers

Au moment d’organiser la collecte des ordures, des revendications frappantes émergèrent. Certains plaignirent en effet les chiffonniers qui ne pourraient plus récupérer les différentes ordures. Des manifestations eurent lieu. Si bien, que les autorités décidèrent que les ordures resteraient dans les rues une partie de la nuit.

Sous le Second Empire, Paris compta 7 000 chiffonniers reconnus par les autorités. Le même nombre œuvrait dans la rue sans aucune autorisation. L’activité de ces chiffonniers leur apportait au total 20 000 francs par jour (soit entre 7 et 8 millions par an). Parmi les ordures, les chiffonniers recherchaient principalement :

  • les bouchons, revendus aux marchands de noir de fumée,
  • les poils, crins, cheveux pour les marchands d’engrais,
  • les cadavres d’animaux pour les fabricants de graisse…

Ensuite, les chiffonniers se regroupaient dans des magasins où ils revendaient leurs trouvailles … c’est le début des puces, aux portes de Paris.

Cependant, avec le développement des services de la ville et l’installation des égouts, les chiffonniers avaient de moins en moins d’ordures à collecter

 

Les vidangeurs

Avant l’ouverture des accès aux égouts, des vidangeurs passaient de maisons en maisons récupérer les produits des fosses d’aisance. De ce fait, leurs voitures dégageaient des odeurs nauséabondes dans toute la ville. Depuis 18188, la plupart des vidangeurs utilisait des pompes à bras. Avant chaque intervention, des sels devaient vidés dans les fosses pour limiter les odeurs. Toutefois, cette obligation n’était pas toujours respectée. Aussi, avec l’extension du réseau d’égout, cette activité régressa.

 

Sources bibliographiques

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