Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les pelletiers

Les pelletiers, des commerçants ? Surtout des conseillers en fourrures à Paris, mais répartis entre 2 métiers

 

Les pelletiers au XIIIe et XIVe siècles : le commerce et la doublure

Selon le Livre de la Taille de Paris en 1292, on recensait en pleine ville 214 maître pelletiers. Il faut dire qu’on achetait dans Paris à l’époque de nombreuses fourrures : agneau, écureuils, lièvres, lapins, loirs, fouines, martres, chat sauvage mais aussi du chat domestique…

Bref, de nombreuses fourrures utilisées pour la fabrication de vêtements… On les retrouvait en doublure de robes, chaperons…

 

Deux professions se distinguaient :

  • les pelletiers haubaniers : marchands de peaux,
  • les pelletiers fourreurs d’habits : fabricants de vêtements qui utilisaient la fourrure en doublure.

On dispose de statuts pour les premiers datant 1369 et pour les seconds 1395.

 

Chaque année, le dimanche suivant la fête de la Trinité, la profession élisait 4 jurés. Elle était soumise à l’autorité du grand chambrier, dont le représentant, le maire recevait le serment des nouveaux jurés. Ces derniers étaient ensuite chargés de contrôler la production des pelletiers mais aussi la réception des fourrures arrivant dans la ville et son commerce.

Vendre de la fourrure n’était pas autorisé à tout le monde. Il fallait pour cela être haubanier, et donc payer un impôt spécifique.

En revanche, une fourrure de qualité ne devait pas être mélangée ou être passée à la chaux et teinte. Lorsqu’on utilisait de la fourrure d’écureuil on devait garder également les pattes et la tête pour passer les contrôles.

De leurs côtés, les maîtres fourreurs étaient choisis comme experts pour l’achat des fourrures. Aussi, ils conseillaient pour cela les acheteurs… une sorte de devoir de conseil avant l’heure en sorte.

Qui dit obligation de conseil, dit sanction en cas de manquement. C’était déjà le cas pour les pelletiers. Ils devaient également conserver les parties de l’animal comme l’exigeaient les conventions de l’époque.

 

Les pelletiers au XVe siècle enrôlés dans les compagnies militaires

Sous Louis XI lors de la constitution des compagnies militaires, les deux professions des pelletiers n’étaient pas placées sous la même bannière. En effet, les pelletiers haubanniers étaient placés dans la deuxième compagnie et pelletiers fourreurs dans la troisième.

 

La réunion des deux professions de pelletiers au XVIe siècle

En 1586, sur décision d’Henri III, les deux professions de pelletiers sont fusionnés. Pour ce faire, l’accord de deux communautés avaient été obtenus préalablement.

Les nombreux statuts indiquent que pour être reçu maître, quatre années d’apprentissage et quatre ans de compagnonnage étaient nécessaire. Le chef d’œuvre était une robe de ville avec un quarteron de peaux d’agneau et six peaux de lièvres.

A partir de ce moment, c’était le samedi après la Fête Dieu, que la profession élisait les jurés dans le monastère des Billettes.

Les pelletiers avaient le monopôle du commerce de vêtements en fourrure sans toutefois faire concurrence aux merciers. Ainsi, ils étaient les seuls à acheter la marchandise de fourrure qui entrait dans Paris.

 

Les pelletiers aux XVIIe et XVIIIe siècle

Louis XIII confirme les statuts définis par son prédécesseur. La confrérie est dédiée au Saint Sacrement de l’autel et à la Nativité de Notre Dame.

Toutefois, à cette époque, le commerce de fourrures dans Paris diminue. Aussi, on autorisa alors les ouvriers pauvres de travailler.

En 1776, les pelletiers furent réunis aux bonnetiers et chapeliers pour intégrer le 3e des Six corps, membre de l’élite de la bourgeoisie parisienne.

 

Sources bibliographiques :

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