Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de Seine

Les ponts parisiens

Les ponts parisiens, une des plus belles histoires de la Seine

 

37 ! Paris compte sur tout le trajet de la Seine dans son territoire 37 ponts. Certes, le premier et le dernier sont ceux du périphérique, symbole d’une histoire bétonnée, mais les autres sont d’une richesse et d’une diversité à découvrir. Partons sur la trace des histoires des ponts !

 

Quelques ponts symboliques

Le pont neuf le pont Alexandre III Le pont des Arts
Pont Alexandre III Le pont des arts
Premier pont sans maison, il symbolise la sortie du Moyen Age, impliquant une véritable refonte de l’ouest de l’île de la Cité Passage obligé pour les touristes, symbole de plus grande exposition universelle mais aussi d’une alliance diplomatique. Premier pont en métal de Paris, il fut construit sur ordre de Napoléon pour honorer le palais des arts, le musée du Louvre

 

Une histoire qui suit l’urbanisme et la construction d’une ville

Une construction au fil du temps

Les premiers ponts parisiens permettaient de traverser la Seine au niveau de l’île de la Cité, où le fleuve était plus étroit. Les ponts du Moyen Age se concentrent encore sur l’île de la Cité Les ponts de la Renaissance, charnières entre le Moyen Age et la période moderne
Dans l’axe Nord Sud, ils s’inscrivant dans le prolongement du cardo maximus de la ville romaine. En complément du premier axe antique, un second axe est réalisé un peu plus en aval  Le temps est venu d’affirmer la présence royale sur les ponts et tenter de s’affranchir de l’île de la Cité

 

Pour la première fois, les ponts du XVIIe siècle dépassent le périmètre de l’île de la Cité

 

Les ponts du XVIIIe siècle, lorsqu’il fallut se résoudre à détruire les maisons qui les recouvraient Les ponts du XIXe siècle, âge d’or du genre

 

 Avec l’urbanisation de l’île Saint Louis et la création de passages directs au niveau du Louvre, les ponts partent à la conquête de la Seine En dehors du pont de la Concorde, le siècle n’est pas à la construction de nouveau pont. Mais l’heure de l’embellissement des rives du fleuve approche avec la volonté de supprimer les maisons sur les ponts.  Accompagnant l’urbanisation de la ville, les ponts parisiens sont alors pratiquement tous refondus pour une meilleur circulation au dessus de la Seine, tout en étant au coeur de l’embellissement des lieux.

Enfin, les ponts des XXe et XXIe siècles marquent un tournant : Paris se détourne alors de son fleuve.

 

Une suite de destructions, de reconstructions et enfin d’élargissements

Particulièrement exposés aux caprices du fleuve, les ponts furent pendant longtemps un véritable enjeu d’entretien. Nombre d’entre eux furent détruits lors des crues. Il fallut alors les remplacer d’urgence, avec les moyens du moment. Aussi, pendant les périodes fastes, on recourra à la pierre. D’autres fois, le bois faisait l’affaire. 

Dans ce domaine, la prospérité économique du XIXe siècle, fit qu’on put alors se permettre de détruire d’anciens ponts jugés trop vieux ou malcommode. Ce fut surtout sous Napoléon III que ce phénomène prit son apogée.

Ensuite, on préféra élargir des ponts existants pour les adapter à la circulation des temps.

 

Destruction du pont de la tournelle en 1925 par l'Agence Rol
Destruction du pont de la tournelle en 1925 par l’Agence Rol – Crédit BNF

 

Les ponts parisiens, témoins du passage d’une vie sur la Seine à des rives patrimonialisées

Pendant le Moyen Age et jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, on vivait littéralement sur la Seine. Pas seulement sur les bateaux. En effet, les ponts étaient recouverts de maisons et constituaient ainsi des rues à part entière. C’est bien sûr à compter avec les risques que cela représentaient. Au pied des piles, on avait installé des moulins, comme au pont aux meuniers. Ils servaient aussi à collecter de l’eau grâce aux pompes Notre Dame et de la Samaritaine. L’Hôtel Dieu s’était même agrandi sur le fleuve, sur le pont au double.

Toutefois, au cours du XVIIIe siècle, les idées changent : il convient de préparer à l’assainissement de la ville et l’embellissement des rives du fleuve. Le XIXe siècle mettra pleinement en oeuvre ce phénomène : les maisons sont alors totalement détruites. La vie quotidienne quitte alors les rives de la Seine pour être remplacée par l’apparat. Cela se traduit par la statuaire importante et l’absence définitive de bâtiments au dessus du fleuve. Les expositions universelles sont dans ce domaine la quintessence du phénomène. 

Au XXe siècle, l’apparat quitte les lieux à son tour pour n’être plus que tourisme. Finalement, seule la circulation automobile constitue un usage quotidien des ponts par les parisiens. Cette tendance disparaît très légèrement avec le retour de la promenade sur les bords de Seine, avec notamment les passerelles, en particuliers celles de Senghor et Beauvoir.

 

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Une histoire profondément symbolique, où le pouvoir, la culture, l’économe, la ville et le pays se mettent en représentation

La statuaire des ponts les noms des ponts
Renommée au combat - statue du pont Alexandre III Le pont d'Iéna
Sur les ponts, s’affichent de nombreuses statues parisiennes. Le phénomène démarre avec les rois de France, notamment les Valois et les Bourbons.

Puis, les empereurs reprennent la logique pour montrer leur victoires militaires.

Enfin, la République s’installe et inscrit ses propres codes

Simples et évidents au Moyen Age  (grand pont, petit pont, pont neuf…), le nom des ponts se complexifie ensuite : victoire, souverain, quartier. 

Plusieurs fois, les noms sont revus, mais avec des modalités qui changent avec le temps.

 

Les ponts parisiens, une véritable histoire de l’architecture

Le choix du matériaux pour construire des ponts Des nouveaux types de ponts  La décoration des ponts
Pierre lors de temps d’abondance. Bois lorsque la période est plus délicate.

Il faut attendre le XIXe siècle pour le métal n’arrive et le XXe siècle pour le béton

Les ponts en pierre du Grand Siècle sont des modèles (Pont Marie et Pont Royal). 

Ensuite, au XIXe siècle, on essaiera sans succès les ponts suspendus

Enfin, pour le passage du chemin de fer, on prit soin des viaducs. La circulation à pied n’est pas en reste avec les passerelles.

 Les ponts sont installés sur un écrin : les rives de la Seine. Leur décor doit être soigné. 

Cela se traduit par une attention aux lampadaires (en particulier ceux du pont Alexandre III), des parapets, mais aussi sur les culées des ponts.

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