Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de place

La Porte Saint Bernard

La Porte Saint Bernard, un ancien arc de triomphe élevé à la place d’une porte en bords de Seine, rive gauche

 

Les limites de Paris au Moyen Age du côté de l’Université, rive gauche, restèrent fixes plus longtemps que du côté de la ville, rive droite. Aussi à partir du début du XIIIe siècle, l’enceinte de Philippe Auguste constitua la limite  de Paris au sud, jusqu’à sa destruction sur les ordres de Louis XIV au XVIIe siècle comme pour l’enceinte de Louis XIII rive gauche.

 

Au niveau de l’entrée de la Seine dans Paris, juste après la confluence de la Bièvre, on avait construit sous Charles VI, une citadelle, appelée le château de la Tournelle, point de départ de l’enceinte de Philippe Auguste remplaçant la Tour Saint Jacques du XIIe siècle. Aujourd’hui, cet endroit correspond à l’entrée du pont de la Tournelle, reliant la  rive gauche à l’île Saint Louis.

A proximité de cette citadelle, du côté Sud, on perça au XVe siècle une première porte, nommée Saint Bernard en mémoire de la tour du même nom (mais surtout du Collège des Bernardins, tout proche). Henri IV la fit reconstruire en 1606 sous la forme d’un pavillon carré.

 

Façade de la porte Saint Bernard côté ville par Fallize le Romain en 1767
Façade de la porte Saint Bernard côté ville par Fallize le Romain en 1767 – Crédits : BNF

 

 

Après la destruction des murs de Paris sous Louis XIV on éleva en ce lieu un arc de triomphe à la gloire du roi en 1670.

Sous la direction de l’architecte François Blondel, deux arches furent construites, surmontées d’un bas relief allant  sur toute la largeur de l’arc représentant :

  • du côté faubourg :  le roi en Mars ou Apollon tenant le gouvernail d’un grand navire, naviguant à pleines voiles et poussés par des tritons et des naïades.
  • du côté ville : le roi en Mars ou Apollon offrant à la ville de Paris, agenouillé devant lui, des richesses apportées par les dieux du commerce et de la navigation.

Sur les piles, l’architecte avait placé des statues entourant  les arches et  représentant les vertus en rapport avec le bas relief au dessus.

Cet arc de triomphe fut réalisé après la suppression de nombreux droits exigés sur le commerce sur la Seine (tant pour les marchandises que les bateaux). Aussi, le prévôt des marchands et ses échevins souhaitèrent en remerciement élever cet arc pour glorifier le roi dans un lieu où les marchandises rentraient dans Paris.

 

Toutefois, le bâtiment ne fut pas construit à partir de rien : on repris le pavillon d’Henri IV en s’appuyant sur les murs et les logements initiaux. Comme on souhaitait conserver les pièces du logement, la seule solution que l’architecte trouva fut de construire deux arches (au lieu d’une seule pour la Porte Saint Denis)

Comme pour les autres arcs de triomphe de la même période, l’inscription LUDOVICO MAGNO fut portée en haut de la Porte Saint Bernard.

 

L’arc de triomphe fut détruit en 1797.

 

Sources bibliographiques :

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