Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les potiers d’étain

Les potiers d’étain, fabricants de la vaisselle populaire quotidienne, et qui l’avaient élevée au rang d’art.

 

L’étain, un métal très utilisé au Moyen Age

Facilement maniable, prix abordable… il était le métal apprécié par les ouvriers pour leur vie de tous les jours. On le retrouvait notamment dans la vaisselle de tous les jours.

 

En raison de cet usage, les potiers d’étain étaient présents dans le Livre des Métiers d’Etienne Boileau

En 1304, leurs statuts furent ajustés : 

  • interdiction du colportage, 
  • apprentissage de 8 ans avec 40 sols ou de 10 ans sans argent
  • un seul apprenti par atelier, avec la possibilité d’en prendre un second trois ans avant la fin du premier
  • maîtrise de 20 sols au roi et 10 sols à la communauté 
  • dispense de droit de maîtrise pour les fils de maîtres
  • deux jurés.

Toutefois, la profession reconnut bien vite que les 10 ans d’apprentissage était bien long. Aussi, on réforma de nouveau les statuts en 1382 pour réduire la formation à 6 ans et en donnant la possibilité de prendre deux apprentis par atelier. On en profita pour porter le nombre de jurés à 5.

 

Pour être de qualité recevable, la production en étain devait être frappée au marteau, portée la marque du maître. Les pots ronds et carrés étaient faits d’une seule pièce. 

 

La venue des maîtres potiers d’étain du Nord

En 1416, de nouvelles règles furent données : la communauté des potiers d’étain fut placée sous la direction d’un clerc, élu, pour son administration avec l’assistance des jurés. 

A cette date, on versait des droits mélangés pour la communauté et la confrérie : 

  • 12 sols pour le prix de maîtrise, 
  • 12 deniers pour les frais de visites des jurés. 

En outre, les maîtres parisiens reconnurent les droits de maîtres formés dans des villes jurées, notamment à Arras. En effet, en ce milieu du XVe siècle, les potiers du nord étaient particulièrement reconnus dans cet art : ils avaient appris à mouler en creux et à couler les objets en deux parties, ce qui permettaient de produire des objets plus grands et plus raffinés. 

 

L’âge d’or des potiers d’étain

Le XVIe siècle fut un âge d’or pour les potiers d’étain. Avec des procédés proches des orfèvres et des faïenciers, ces ouvriers vivaient confortablement à Paris.

Un aspirant pouvait alors réaliser un des trois chefs d’oeuvre suivant :

  • poterie pour les potiers ronds
  • plats et jattes pour les ouvriers de forge,
  • des pièces en plusieurs parties pour les menuisiers.

 

Métier riche, métier lourdement taxés. Les potiers d’étain ne furent pas épargnés par les taxes exceptionnelles du début du XVIIIe siècle : ils durent s’acquittés 60 000 livres pour les unions des offices de 1700.

Bien évidemment, cela se traduisit immédiatement par un renchérissement de la maîtrise qui s’élevé à 300 livres. 

 

Sources bibliographiques

%d