Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les tapissiers

Les tapissiers parisiens, une corporation très nombreuse, enrichie par le luxe de la cour des rois de France.

 

A l’origine des tapissiers, 6 corps différents constitués au cours du Moyen Age.

A Paris, au cours du Haut Moyen Age s’était constitué différentes corporations qu’on peut regrouper en deux grandes familles : 

  • les tapissiers, qu’on retrouve mentionnés dans le Livre des Métiers d’Etienne Boileau.
    • les tapissiers haute lissiers, produisant des lisses et velours 
    • les tapissiers sarrasinois, fabricant des tapis à la manière du Moyen Orient, 
    • les tapissiers nôtrés produisant des couvertures,
  • les courtepointiers dont les statuts donnés par Jean de Montigny en 1290 et les coutiers régis par les statuts de Jean Plébaut en 1314 :

 

Courtepointiers, producteur de tentes et de pavillons Coutiers, fabricants de coussins
-6 ans d’apprentissage

– 6 livres pour la maîtrise

-Chômage des fêtes et interdiction du travail de nuit

-4 jurés (2 parmi les maîtres, 2 parmi les compagnons)

 – 2 ans d’apprentissage-2 jurés,

-10 à 20 sous pour la maîtrise

-Obligation de choisir les plumes venant de ventres d’oie (interdiction des ailes et des pattes)

– Refus du duvet de Bretagne et acceptation de celui d’Angleterre sous condition.

– travail en couple

 

En trois siècle, du XIVe au XVIIIe, ces professions fusionnèrent progressivement

Tout d’abord, les courtepointiers et les coutiers se rapprochèrent : Leurs statuts s’alignèrent progressivement  (notamment vers un apprentissage de 6 ans, un maîtrise à 20 sous à la fin du XVe siècle).

 

 

Par ailleurs, la proximité entre les tapissiers et les courtepointiers n’était pas sans difficultés. En effet, les visites des jurés posaient souvent des problèmes et faisaient l’objet de contestations, en particulier lors d’acceptations de marchandises venues d’en dehors de la ville.

En 1492, un accord réparti les territoires entre tapissiers nôtrés et les courtepointiers : les premiers eurent le monopôle des pavillons teints et les seconds des blancs.

Cette répartition du monde subsista pendant un demi siècle. En effet, le parlement de Paris en 1545 autorisa les courtepointiers à utiliser des pavillons de couleurs et les deux professions furent fusionnés en 1548, en raison des trop nombreuses contestations.

A cette date, les sarrasinois et les hauts lissiers conservaient encore leur autonomie et ne rejoignirent la grande famille de tapissiers qu’en 1636.

 

La confrérie des tapissiers, multiple, à l’image de la profession

Conséquence de cette origine, la confrérie des tapissiers se devait d’honorer l’ensemble des saints patrons de ses composantes historiques : 

  • Sainte Geneviève pour les haut lissiers,
  • Saint Louis,
  • Saint François, 
  • Saint Sébastien. 

Aussi, le lendemain de la Saint Louis, on élisait deux maîtres de confrérie et le lendemain de la Saint François les 4 jurés (1 pour les hauts lissiers, deux pour les courtepointiers, un pour les nôtrés). 

 

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, une profession devenue nombreuses et riches et qui fait l’objet de nombreuses taxes élevées.

La profession ne fut pas épargnée par la création des offices  de la fin du XVIIe. Entre 1691 et 1706, l’union des offices de jurés lui coûta 44 000 livres, celle des auditeurs de comptes 36 500 livres, des trésoriers 36 000 livres, des visiteurs des poids et mesures 39 600 livres. 

A chaque fois, le coût de la maîtrise fut augmentée et des taxes furent appliquées à l’ensemble des maîtres.

 

En 1719, on remis à jour les statuts de la profession qui comptait alors plus de 600 tapissiers. Le prix de la maîtrise fut porté à 440 livres. Toutefois l’augmentation de ce prix se poursuivi ensuite en 1776 pour atteindre 600 livres. 

 

Sources bibliographiques :

 

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