Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les tireurs d’or et d’argent

Les tireurs d’or et d’argent produisaient les bobines utilisés par les rubaniers pour les tissus précieux

 

Des ouvriers distincts des orfèvres au Moyen Age

Batteurs d’or à filer, tireurs d’or, fileurs d’or… voici les noms qui se sont succédés pour désigner une profession maniant l’or, à proximité des batteurs d’or et ne faisant pas partie du corps des orfèvres

On les trouvait à Paris dans le Livre des métiers d’Etienne Boileau de la fin du XIIIe siècle. 

 

Le contrôle de la Monnaie à compter de la moitié du XVIe siècle

En 1551, ils reçoivent de nouveaux règlements de la part du prévôt de Paris, Antoine des Essarts, qui les placent sous la responsabilité du Châtelet. Toutefois, cette période est marquée par une lutte entre le Châtelet et la Cour des Monnaies. En effet, cette dernière avait obtenu du Parlement l’autorité sur toutes les professions parisiennes maniant les métaux précieux. 

Aussi, en 1557, les tireurs d’or sont placés sous le contrôle de la Cour des Monnaies. Tous les maîtres tireurs d’or durent alors prêtés serment à la Monnaie pour pouvoir continuer à exercer. 

 

Les statuts des tireurs d’or étaient très exigeants sur la qualité des matières utilisées

  • 24 carats pour l’or,
  • 12 deniers pour l’argent. 

Ainsi, l’or tiré et filé devait peser 8 onces le marc et la matière première qui venait de Chypre était très contrôlée par les jurés. 

En outre, les ouvriers qui manipulaient à la fois l’or fin et l’or faux se devaient d’être très pointilleux dans l’établissement de leur différence et tous mélange était interdit.

La communauté disposait de deux poinçons : l’un de bonne marque pour l’or fin et l’autre de fausse marque pour l’or faux. Ainsi, tout ouvrage se devait de comporter la marque du poinçon commun et celle particulière de l’ouvrier.  

La bobine d’or filé devait porter le poids du bois pour retrouver facilement celui de l’or. Bien évidemment, il était interdit de mettre de l’or faux dessous et du fin dessus. Enfin, c’était la Cour des Monnaies qui livrait la matière première, tous les 3 mois. 

 

A cette époque, la communauté était régie par les règles suivantes : 

  • 40 sols au roi et 4 aux jurés pour la maîtrise, 
  • 6 ans d’apprentissage, qui commençait au delà de 12 ans. 
  • un chef d’oeuvre consistant à tirer 2 marcs d’or et d’argent ; dispense pour les fils de maître. 

 

La confrérie dédiée à Saint Eloi était installée dans l’église Saint Sauveur

 

Le XVIIe siècle fut marqué par les conflits avec les tissutiers rubaniers. 

En effet, les tireurs d’or, seuls autorisés à tirer l’or et l’argent, visitaient les rubaniers et ces contrôles entraînaient des plaintes.

En outre, la communauté dut s’acquitter de 2 000 livres pour racheter les offices des jurés à la fin du XVIIe siècle et 4 000 pour celle des offices d’inspecteurs en 1745. 

 

Sources bibliographiques :

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