Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires au détour d'une rue

L’atelier Bugatti de la rue du Débarcadère

L’atelier Bugatti de la rue du Débarcadère où on construisit les moteurs de l’autorail et un prototype d’avion

 

Ici, à deux pas de la Porte Maillot, en plein quartier des Ternes, un nom illustre encore aujourd’hui s’est exprimé fortement : Ettore Bugatti !

Cet milanais, né en 1881, fait partie des fondateurs de l’industrie automobile de luxe. Bien que principalement installé en Alsace, il eut des ateliers à Paris, au 15 de la rue du Débarcadère.

 

Un italien en Alsace

Après avoir fabriqué quelques voitures, utilisées pour des courses automobiles en Italie, il est embauché en 1902 par la société alsacienne De Dietrich. Encore mineur mais en qualité d’associé, il dirige alors la production de l’usine automobile. Installé à 50 km au nord de Strasbourg, l’entreprise produit alors plusieurs modèles.

Toutefois, en 1904, De Dietrich se retire de l’automobile. Emile Mathis les remplace dans l’association avec Bugatti. Toutefois, ce dernier reste passionné par les voitures de sport et prend son indépendance en 1906. Il reste cependant fidèle à l’Alsace en étant à proximité de Strasbourg.

Après la première guerre mondiale, il continue ses affaires dans l’Alsace, redevenue française.

 

L’atelier parisien d’autorail

Bien qu’ayant son activité principale en Alsace, Bugatti ouvre un atelier dans la rue du Débarcadère à Paris en 1930. Là, au numéro 15, il fait monter des moteurs.

Cependant ici, il ne s’agit pas de construire des moteurs de voiture. En effet, l’industriel a alors un projet de construction d’autorail.

L’ambition de Bugatti est alors de construire un wagon rapide, utilisant les mêmes techniques que l’automobile. Avec son moteur à essence, il s’agissait pour lui de recycler le moteur de la Bugatti Royale, échec commercial.

Ainsi, même si la carrosserie, l’assemblage furent fait en Alsace, Bugatti construisit les moteurs à Paris. Lors des essais, l’autorail alla jusqu’à 172 km/h.

On l’installa ensuite en service entre Paris et Deauville en 1933. Ce système coûtant en carburant fut utilisé jusqu’en 1958.

 

L’aventure aéronautique

L’atelier Bugatti de la rue du débarcadère fut aussi utilisé pour construire autre chose : un avion. En effet, au rez-de-chaussée, en 1937, Bugatti monta son Bugatti De Monge 100P.

Avec son allure différente et son poste de pilotage intégré au fuselage, cet avion était destiné à voler jusqu’à 800 km/h.

Toutefois, la seconde guerre mondiale mit un terme à ce projet.

%d