Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de quartier

Les carrières des Buttes Chaumont

Les carrières des Buttes Chaumont produisaient du gypse, pour construire le Paris des XVIIIe et XIXe siècles.

 

Les collines du nord de Paris furent longtemps exploitées pour leur gypse. Ce fut le cas notamment des Buttes Chaumont, mais aussi les collines de Belleville, de Ménilmontant et autour. Cette activité fut maintenue jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle. On construisit ensuite ces quartiers. Les carrières des Buttes Chaumont furent en partie remplacées dans les années 1860 par le célèbre parc.

 

A quoi sert le gypse ?

Proche de la surface, les collines du nord parisiens abondent de gypse. Cette matière première fut longuement utilisée pour disposer de plâtre et de la chaux

Afin de fabriquer de la chaux, on chauffait le gypse dans des fours. Certaines rues gardent encore ce souvenir : rue des chaufourniers notamment.

Au milieu du gypse, on ramassait également des pierres meulières, elles aussi utilisées pour construire.

 

Des carrières très exploitées aux XVIIIe et XIXe siècle

Même si l’exploitation du gypse était plus ancienne, les carrières des Buttes Chaumont furent très exploitées aux XVIIIe et XIXe siècles. Elles s’étendaient au-delà du gibet de Montfaucon. Le contrebas, appelé la voirie, fut d’ailleurs utilisé comme dépotoir pour les déchets animaux.

Ainsi, sur les hauteurs, on exploitait le gypse et on le transformait en chaux à proximité. Les déchets se retrouvaient d’ailleurs dans la voirie de Montfaucon comme ceux animaux.

 

Une situation dangereuse.

Au cours de ces siècles, on exploita largement les carrières. Tant est si bien que le sol devint rapidement instable. En vue de maîtriser cette instabilité, au XVIIIe siècle, l’inspection générale des Carrières fut instituée pour réguler cette activité.

 Toutefois, les moulins de l’actuelle butte Bergeyre s’effondraient régulièrement. Ce problème se poursuivit lors de l’urbanisation de cette colline dans la première partie du XXe siècle.

Pour lutter contre les effondrements des sols, les carrières les plus dangereuses furent dynamitées à la fin du XVIIIe siècle.

Cependant, face à la pression de l’agrandissement de la ville, l’exploitation reprit au début du XIXe siècle.

 

La carrière du site du parc actuel

Au début du XIXe siècle, les carrières des Buttes Chaumont, au niveau du parc actuel, furent exploitées par la société Shacher. Un certain Fessart était alors propriétaire des lieux.

Dans les années 1840, M. Shafer et Letellier complétèrent leurs fours à chaux par une cimenterie et une briqueterie à proximité, dans le contrebas de la butte Bergeyre.

Les carrières des Buttes Chaumont étaient alors exploitées à ciel ouvert, dans une forme elliptique. On réalisait trois larges banquettes superposées de 15 mètres chacune. En 1842, pour accéder à la dernière banquette, il était nécessaire de passer sous une arcade et une rampe.

Toutefois, elles furent ensuite épuisées. 800 ouvriers y travaillaient encore dans les années 1850.

 

Un quartier malfamé

Que de faits divers se déroulèrent dans ces lieux. En effet, la nuit était propice pour vagabonder ou commettre un méfait.

Ainsi, les riverains avaient l’habitude d’entendre les patrouilles de gendarmes venir contrôler cette zone.

Un gardien disposait dans les années 1840 d’une guérite sur les hauteurs. Ses chiens veillaient pendant la nuit.

 

La fin des carrières des Buttes Chaumont

A la fin des années 1850, les carrières étaient épuisées. Les sociétés plâtrières durent déménager pour rejoindre ensuite Pantin et au-delà. On exploita en effet les collines, jusqu’à Meaux.

Avec les années 1860, les lieux changent de destination. On commence alors à établir le parc qui sera ouvert pour l’exposition universelle de 1867.

 

Sources bibliographiques :

 

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