Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Repères

Les catastrophes avant la crue de 1910

Les catastrophes avant la crue de 1910 : nombreuses et diverses, et toujours un rapport avec l’eau en furie.

Bien sûr, l’histoire se souvient d’abord et avant tout de cette grande catastrophe que fut la crue de 1910. La crue centennale !Celle de référence encore aujourd’hui !

Alors afin de s’intéresser davantage à cette histoire, nous avons voulu d’abord revenir sur ce qui s’est passé en amont de cette célèbre crue.

Bien sûr, ce qui frappe, c’est ce flot continu de pluie à partir de la fin de l’été 1909, jusqu’à fin janvier 1910 : un automne particulièrement pluvieux, la neige qui s’y mêle un peu fin novembre et des premières alertes à crue en décembre.

Mais en relisant les journaux d’époque, il ressort aussi de nombreuses catastrophes qui ont émaillé cette période.

Les temps n’étaient pas tendre pour les parisiens d’alors.

Un orage très violent

Le ton est donné dés la mi-septembre 1909 ! Un violent orage secoue la capitale dans la nuit du 17 au 18 septembre. Des trombes d’eau se déferlent dans la ville et ses alentours à partir de 10 heures du soir. La foudre est aussi de la partie, tombant sur l’immeuble du Figaro, mais aussi sur une maison de la rue Notre Dame de Lorette. Un début d’incendie occupa même les pompiers un temps.

Mais le grand cataclysme de cette nuit-là fut la pluie qui entraîna des torrents d’eau dévalant les rues.

Ainsi, on vit l’eau envahir les chantiers de la rue Buffon,alors en travaux. Le grand choc fut cependant rue Saint Lazare. Là, au milieu de la chaussée, un trou béant s’était formé sur la longueur de la rue. Pas de victime mais beaucoup de peur. En effet, l’eau venant des quartiers avoisinants avait pris le chemin des égouts… et formé cette grande déflagration.

 

Une tempête hivernale qui resta dans les annales

Les semaines passent. Il continue de pleuvoir…

Début décembre, la France se situe dans un couloir, coincé entre une grande dépression au nord et un anticyclone au sud. La situation idéale pour laisser passer des tempêtes venue de l’Océan Atlantique.

Cela ne manqua pas. Aussi, dans la nuit du 2 au 3 décembre, une tempête très violente se produisit. Encore la nuit !

Ces fortes bourrasques emportèrent dans divers endroits de la ville les volets, les toitures, voire les cheminées.

Par précaution, on laissa fermer le lendemain les squares et parcs fermés, craignant toute chute d’arbre. On enregistra des dégâts dans le parc du Château de Versailles, notamment dans le Hameau de Marie Antoinette.

Certaines rues de Paris furent également touchées !Ainsi, un échafaudage emporta un balcon dans la rue du Cirque. Rue de Charonne, on observa une cheminée qui chuta, tombant sur les vitres d’une usine. Rue de Sèvres, une passante reçut un tuyau de cheminée sur la tête…

 

Un bateau lavoir qui sombre dans la Seine

Cette situation, comme on l’imagine fit monter le niveau de la Seine à plusieurs reprises.

Du côté de l’Ile Saint Louis, on trouvait à cette époque de nombreux bateaux lavoirs. Ainsi, de nombreuses parisiennes venaient laver leur linge là, profitant des machines, le 24 décembre 1909.

A neuf heures et demie, elles n’étaient pas encore très nombreuses dans le bateau Le Progrès des époux Marguerie. Tout à coup, un grand fracas assourdissant se produisit !  La toiture s’effondra… Puis quelques instants après, le bateau sombra dans la Seine. On eut cette fois-ci très peur pour une femme présente dans le bateau. Mais elle s’en sortit grâce à des sauveteurs venus à sa rencontre.

La Seine était puissante et avait créé une voie d’eau dans le bateau.

En plus du bateau lavoir du quai Bourbon, un bateau réservoir situé près du port d’Ivry explosa ce même jour. Chargé de pétrole, il s’enflamma tout d’abord. Les mariniers parvinrent à sortir de cette situation périlleuse à temps.

 

Des péniches qui percutent piles de pont et des quais

Le 12 janvier, le courant était très fort à Paris.  Ce jour-là, la navigation marchande était intense. Ainsi, par train de bateaux, tirés par des remorqueurs, les péniches traversaient Paris.

Mais un premier convoi à 6 heures du matin se coupa près du pont du Carrousel. En effet, une des amarres se brisa. Une péniche heurta rapidement une des piles du pont et sombra.

Une demi-heure plus tard, à ce même endroit, un autre bateau fut emporté par la vitesse du courant. Un remorqueur fit une fausse manœuvre,tentant d’éviter un autre train de bateau. De ce fait, deux péniches se heurtèrent et sombrèrent à leur tour.

Cependant, le tourbillon formé par les bateaux coulant dans l’eau, entraîna un autre bateau qui passait par là. La situation fut cette fois-ci plus périlleuse. En effet, une famille de mariniers, avec de nombreux enfants, dormaient à l’intérieur. On pu les sauver, tout en devant les habiller grâce à la générosité des passants.

De nombreuses catastrophes en somme !

 

Sources bibliographiques :

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