Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires d'art

Le Cercle de la rue Royale de James Tissot

Le Cercle de la rue Royale de James Tissot : une belle commande pour un groupe très sélect du Second Empire !

 

L’exposition ‘James Tissot, l’ambigu moderne’ de juin à septembre 2020, nous donne l’occasion de revenir sur un tableau emblématique représentant le Second Empire. On y voit 12 hommes particulièrement bien placé dans la vie aristocratique d’alors, au balcon de l’Hôtel de la Marine, en club.

Retour sur cette histoire !

 

Le cercle de la rue Royale

Dans le Paris de la Monarchie de Juillet, le Jockey Club était une institution. Il visait à encourager l’amélioration des races de chevaux, en organisant des courses à Chantilly. Ses membres étaient très prestigieux. Aussi on n’y entrait pas comme ça.

Aussi, il fallait un sas d’entrée avant de pouvoir y prétendre, quand on était fils, neveux ou proches d’un membre. C’était la mission du Petit Cercle, ou le cercle des moutards. Ce dernier se transforma en cercle de la rue Royale, en 1852.

Et comme les membres s’y plaisaient, ils y restèrent, même s’ils avaient atteint l’âge de pouvoir prétendre au Jockey Club. Charles Yriarte décrit qu’ils ne souhaitaient pas rejoindre leurs parents et les membres plus âgés. Ainsi lorsque le club de la rue Royale fusionna avec le Jockey Club en 1856, il se reforma immédiatement après

Cette institution de référence au Second Empire, était installée dans l’hôtel de la Marine, rue Royale, à proximité du ministère de la Marine.

 

Le tableau de James Tissot

En 1864, les membres du cercle de la rue Royale décide de fusionner avec une autre institution du Paris impérial : le cercle agricole. Mais une partie décida de refuser la fusion et conservèrent leur cercle. Ce sont eux qui sont représentés par Tissot dans son tableau.

 

Ce tableau fut réalisé par James Tissot en 1866, pour représenter les membres dissidents du cercle. Il fut décidé qu’il soit conservé par le cercle. Ils décidèrent quel le gagnant à un tirage au sort conserverait ensuite la peinture. Le baron Hottinguer gagna.

De gauche à droite, Tissot représenta le marquis de la Tour Maubourg, le marquis du Lau d’Allemans, le comte de Ganay, le comte de Rochechouart, le capitaine Colereine Vansittart, le marquis de Miramon, le baron Hottinguer, le marquis de Ganay, le comte de Saint Maurice, le prince de Polignac, le marquis de Gallifet et Charles Haas.

 

Une œuvre devant emblématique d’une période

Par la suite, même si la famille Hottinguer conserva l’œuvre, elle fut exposée au cours du XXe siècle. Ainsi, lors de l’exposition du Décor sous le Second Empire au Musée des Arts décoratifs en 1922, elle participa à l’ancrage de cette manière de vivre aristocratique.

Le tableau entra dans les collections du Musée d’Orsay en 2011.

 

Sources bibliographiques :

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