Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les doreurs sur métaux

Les doreurs sur métaux, un métier émergeant au XVIe siècle, destiné à créer des armures luxueuses des nobles.

 

Les doreurs sur métaux, une profession née pour répondre aux nouveaux besoins d’une aristocratie s’enrichissant

Les armures existaient depuis plusieurs siècles… mais c’est au XVIe que les personnes riches de Paris recherchent en plus grand nombre des armures dorées et damasquinées. Aussi à cette époque apparaissent les doreurs sur métaux

René de Lespinasse, historien des métier de Paris, pense que des doreurs existaient précédemment mais, spécialité parmi les fèvres, ils devaient rester dans les palais chargés de la réalisation de pièces rares et ne faisant pas l’objet d’un véritable commerce. 

Parmi les métiers cités dans le Livre des Métiers d’Etienne Boileau, deux métiers étaient susceptibles de réaliser des dorures sur métaux : 

 

La constitution du métier des doreurs sur métaux au XVIe siècle, suite à la réforme de l’Hôtel des Monnaies

En 1550, Henri II pose un nouveau rôle pour l‘Hôtel des Monnaies. Dorénavant, il a juridiction sur tous les métaux précieux et de ce fait contrôle toutes les professions touchant de près ou de loin à l’or, l’argent…

Suite à cette décision royale, le Parlement de Paris donne des statuts à cette profession en 1565

  • 5 ans d”apprentissage
  • 4 jurés chargés de visiter les ateliers tous les mois, 
  • le chef d’oeuvre consiste en la fabrication d’une pièce au choix : garniture, dorure, argenture d’une épée, d’une ceinture, d’une paire d’éperon ou d’étrier.

A leurs créations, les fourbisseurs d’épée et les couteliers réaffirmèrent dans leurs statuts leur droit de réaliser des dorures. 

Toutes les doreurs sur métaux travaillaient sur différentes matières (le fer, la fonte, le cuivre et le laiton)  et y incrustaient des filets d’or ou d’argent : on les appela également les damasquineurs ou ciseleurs. 

 

C’est en 1573 que la profession fut érigée en métier juré. A ce date, la qualité de la dorure se précise davantage : utilisation du feu pour assurer la solidité de la dorure, l’or pouvait être utilisé moulu, haché ou en feuille. 

 

 

Face au chômage des apprentis

En 1604, on doit répondre aux problèmes de chômage pour les anciens apprentis. Pour cela, on décida alors de réduire leur nombre en doublant la durée d’apprentissage. Pendant ces 10 ans, un maître ne pouvait prendre d’autre apprenti.

Ce sera seulement en 1745 que les doreurs sur métaux revinrent à l’apprentissage de 5 ans. 

 

Les doreurs face aux fortes taxes du début du XVIIIe siècle

En 1691, la communauté doit s’acquitter de 4 400 livres pour l’union des offices des jurés, puis 4 200 pour celles des trésoriers en 1706 et enfin 8 000 celles des inspecteurs en 1745. 

Pour faire face à ces fortes dépenses, la maîtrise est portée à 300 livres et le brevet d’apprentissage à 30 livres. 

 

Enfin en 1776, les doreurs sur métaux fusionnèrent avec les fondeurs et graveurs.

 

Sources bibliographiques : 

 

%d