Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Repères

L’éclairage des rues de Paris sous Louis XIV

L’éclairage des rues de Paris sous Louis XIV : un système qui commence à s’installer dans toute la capitale !

 

Le roi Soleil ne pouvait qu’éclairer sa capitale. Dit comme cela s’était une évidence, tant la lumière jouait un rôle important lors de ses fêtes à la cour.

A compter des années 1660, on commença à s’attaquer véritablement au sujet de l’éclairage des rues, point qui avait été laissé de côté, faute d’argent pendant de nombreux siècles.

 

Les illuminations pour célébrer la naissance du futur roi

Louis le Dieudonné ! Ainsi, on désigna le fils de Louis XIII, qui naissait enfin, apportant pour le royaume une perspective dans l’avenir.

C’était donc moment de fête pour l’ensemble du pays. Comme le rapporte Edouard Fournier dans son histoire de l’ancien éclairage de Paris, on avait pourvu devant toutes les maisons publiques des chandelles. Certains lieux rivalisaient sur les flambeaux établis. Il fallait, comme on le faisait en Italie, faire à giorno, éclairer la nuit comme la lumière du soleil le fait pour le jour.

 

Des lumières de fêtes

Pendant les premières années du règne du roi Soleil, Paris connaissait une multitude de fêtes. Bien sûr, elles suivaient la cour et finirent par s’établir dans les jardins de Versailles.

Mais, elles étaient l’occasion de nombreuses illuminations. On avait résolu en partie le problème du coût des chandelles. En effet, on avait installé, dans les jardins, une multitude de terrines remplies de graisse, contenant à l’intérieur une mèche. Cela apportait une fort effet en éclairage.

 

Le court service des portes lanternes

Toutefois, ces fêtes ne faisaient pas l’éclairage dans les rues de Paris. Aussi, pour circuler la nuit, on avait recours à une petite lanterne composée d’une chandelle, entourée par du papier. Ainsi, la flamme était protégée du vent, tout en profitant de la faible épaisseur de la feuille, elle diffusait sa lumière dans les alentours.

Mais ce système fit rapidement long feu. En effet, à la moitié du XVIIe siècle, on installa le service des portes flambeaux et des portes lanternes dans la ville. En 1662, l’abbé Laudati obtint ce privilège, organisé en postes de 300 pas à 300 pas.

Pour cinq sous le quart d’heure en carrosse et trois sous à pied, on pouvait se faire éclairer par un porte lanterne dans la nuit parisienne.

Chaque porte lanterne disposait d’une lampe à laiton de six lumières, un sable de 15 minutes pour contrôler le temps de sa prestation. Rapidement, ce service se développa. Toutefois, ce système ne dura pas longtemps. Il reposait sur l’absence de lumière fixe dans la rue

 

Les lanternes publiques

En 1667, à l’initiative du ministre de Louis XIV, M. de la Reynie, on installa des nouvelles lanternes dans les rues parisiennes. Elles étaient allumées dès le passage du veilleur. La lumière émise par la chandelle faisait briller leurs parois sur lesquels on avait représenté un coq, symbole de la vigilance. La taille de la bougie leur permettait d’éclairer encore après minuit.

Les lanternes étaient placées tous les vingt pas, diffusant leur lumière du haut de leurs deux mètres. Pour les allumer, on utilisait une corde qui les descendait grâce à une poulie.

Cette situation créait un attrait pour Paris, signalé par les visiteurs de passage. Ils étaient impressionnés de cet éclairage qui avait lieu toutes les nuits d’hiver, alors même qu’à Londres, on n’éclairait pas les rues lors des nuits de belles lunes.

Gare cependant à celui qui était pris en train de les briser ! Il risquait les galères. Même les belles familles devaient faire jouer leurs relations à la cour pour tenter de réduire un peu la condamnation.

 

Sources bibliographiques :

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