Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires au détour d'une rue

Les études de Dante à la rue du Fouarre

Les études de Dante à la rue du Fouarre et l’Université, source d’inspirations pour des poètes du XIXe siècle

Le célèbre florentin est particulièrement connu pour la rédaction de la Divine Comédie. Ici, accompagné par Virgile, le lecteur dans les cercles de l’Enfer et dans le Purgatoire. Il visite ensuite le Paradis. Ayant écrit cette œuvre en Italien et non en latin, Dante occupe une place à part dans l’histoire italienne.

Toutefois, quel est le rapport avec Paris ?

Aussi, comme le rapporte Edouard Fournier dans ses chroniques et légendes des rues de Paris, Dante vint étudier à l’Université de Paris à la fin du XIIIe siècle.

 

Un étudiant de la rue du Fouarre

Au Moyen Age, l’Université s’articulait d’abord autour de la rue du Fouarre. C’était là que les cours étaient donnés.

A la fin du XIIIe siècle, Dante vint y étudier. Fournier date cette visite autour de 1294, l’année au cours de laquelle son maître Brunetto Latini mourut à Paris justement. Dante avait alors 29 ans.

Cette venue à l’Université marqua alors Dante. Il évoque ainsi les écoles dans la rue du Fouarre dans un passage du Paradis. Un enseignant est même cité : Sigier de Brabant.

 

Une venue qui inspira des poètes parisien, l’imaginant visiter la ville.

Dans une Larme du Dante, André Lemoine évoque ce passage : « Voila, voilà celui qui revient de l’Enfer ». Ainsi, le poète évoque Dante, qui avait visité les profondeurs de l’enfer.  Il l’imagina regardant la ville, de la hauteur d’une fenêtre d’un hôtel situé dans la rue du Fouarre.

Dante courbé pencha son regard dans Paris.

Il promena d’abord sa vue indifférente

Sur les gens affairés qui fourmillaient en bas

Clercs, marchands, écoliers ; il ne reconnut pas

Un seul habit toscan dans cette foule errante.

 

Puis, entre des palais et des maisons de bois,

Il aperçut un fleuve au cours mélancolique,

Et, dominant au loin la cité catholique,

Une forêt de tours, de clochers et de croix.

 

Il chercha le soleil – la lumière amortie

Pour le poète en deuil n’eut pas un rayon d’or ;

Le globe descendait, ainsi qu’un astre mort,

Froid comme un clair de lune et blanc comme une hostie.

 

Il joignit ses deux mains… (sur sa joue amaigrie

Une larme roulait…), sa tête se pencha…

L’enfant, qui le suivait tout ému s’approcha

Et de sa douce voix parla de la patrie.

 

De son côté, un autre auteur, Victor Leclerc reprend cette venue. Il inscrit Dante dans la lignée de différents maîtres médiévaux, comme Albert de Cologne, Thomas d’Acquin… tous profitant des enseignements de Sigier.

Le poète, M. Jacques, rêva, dans une de ses causeries poétiques, de la promenade de Dante, dans Paris regroupant à elle seule, le Paradis, le Purgatoire et l’Enfer. Pour jouer dans sa rêverie, il fait entrer le savant italien par la porte d’Enfer.

 

Une visite qui fit un émule : Fazio degli Uberti

On raconte aussi, que « le disciple le plus fervent et le plus fidèle de Dante », Fazio degli Uberti vint aussi étudier à Paris. Lui aussi, vint dans la fameuse rue du Fouarre et lui aussi cite ce passage dans une de ses œuvres : le Dittamondo.

 

Sources bibliographiques :

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