Histoires de Paris

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Vies de fêtes

La fête des vendanges à Montmartre

La fête des vendanges à Montmartre : une tradition chaque début d’octobre au souvenir des vignes de la butte.

 

C’est désormais une tradition. Début octobre, on célèbre les vendanges de Montmartre. En effet, la célèbre butte dispose depuis les années 1930 de son petit lopin de vigne, à l’angle des rues des Saules et Saint Vincent.

Et depuis les années 1930, on fête les vendanges dans ce lieu, soutenu par la Mairie du XVIIIe arrondissement.

 

L’ambiance de la fête

Pour nous plonger dans l’ambiance de la fête des vendanges de Montmartre, quoi de mieux que de reprendre un compte rendu de presse. Ainsi, grâce à la Revue de la Viticulture du 1er novembre 1948, nous faisons un pas en arrière.

« Le dimanche 10 octobre, dans une ambiance de parfaite harmonie avec un soleil vraiment magnifique, Montmartre a fêté ses vendanges, car Montmartre possède un vignoble, dont beaucoup de parisiens ignorent encore l’emplacement, bien que la presse et les actualités cinématographiques leur en avaient révélé l’existence. »

« C’est à environ deux cents mètres du Sacré Cœur, sur le versant nord de la Butte, à l’angle de la rue Saint Vincent et de la rue des Saules, que s’étalent les gradins de l’actuel vignoble de Montmartre, dont l’existence ne remonte qu’à 1933, mais veut rappeler qu’aux siècles passés, la Butte était couverte de vigne (surtout sur son versant sud) et produisait un vin apprécié des parisiens. »

 

La présence de célébrités

Pour attirer du monde, les organisateurs de la fête des vendanges de Montmartre invitaient du bon monde. C’est en tout cas ce qui ressort de l’article paru dans la Revue de Viticulture du 1er novembre 1948. Il fallait aussi mettre en avant le côté typique du quartier. Célébrités et folklore, la recette du succès ?

« Et cette année encore, une assistance très nombreuse, la présence d’hôtes de marques, tels que le docteur Blanco, ministre des affaires étrangères du Venezuela et M. A. Nordling, Conseil général de Suède à Paris, la participation de la confrérie des Chevalier du Tastevin et de nombreuses vedettes, sans oublier surtout cette inimitable ambiance montmartoise ont assuré à la fête des vendanges un succès vraiment marquant, digne de la capitale d’une grande nation agricole. »

 

Une date qui tombe bien

Avec le changement climatique, on vendange de plus en plus tôt. C’est bien sûr le cas dans les vignobles renommé du pays, pour lesquels la qualité gustative repose en partie sur l’état de maturation du raisin. Toutefois, à Montmartre, ce n’est pas bien le cas. Tout d’abord, parce que la quantité de vigne n’y est pas grande, mais il ne faut surtout pas se trouver face à une tradition : les vacances, ainsi que la rentrée scolaire. Aussi, début octobre est parfait pour une telle fête, ce d’autant qu’elle correspond à la fête de Saint-Denis, évêque martyr de Paris, mais dont le culte renvoie aussi aux vendanges.

 

Une fête qui permet aussi de vendre les anciens crus

Derrière l’ambiance et la joie de vivre, il s’agit aussi de vendre du vin. Et pourquoi pas les bouteilles des anciennes années, en souvenir des guinguettes ?

Cette pratique était déjà présente, ainsi que le rapport la revue de viticulture du 1er avril 1947 : « A la fin du siècle, la culture de la vigne avait persisté sur les hauteurs du Mont Valérien, dans la région de Montmartre, de Ménilmontant, du côté de Montreuil et de Vincennes. Certains vins jouissaient encore d’une bonne réputation auprès des parisiens. Les vendanges étaient une occasion pour déguster dans les guinguettes le « vin nouveau ». 

Le produit de la vente était conservé ensuite par la Mairie du XVIIIe arrondissement pour ses diverses œuvres.

 

Une vendange dont la quantité reste mesurée.

Mais ne nous y trompons pas trop. La production reste mesurée. Ce d’autant que suivant le temps, la part de vigne pour le vin et celle pour le raisin de table a pu variée. Ainsi, dans les années 1940, la production y était la suivante, comme nous le détaille la Revue de Viticulture du 1er avril 1947.

« La vigne de Montmartre produit deux à trois hectolitres de vin et environ 600 kilogrammes de raisin de table. »

 

Aujourd’hui encore, il est possible de se rendre à la fête des vendanges. Elles ont toujours lieu à la même période, toujours pour le profit des œuvres de la Mairie du XVIIIe arrondissement. Alors on se retrouve pour déguster les produits de la « Cuvée des Lumières » ?

Sources bibliographiques :

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