Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les forcetiers

Les forcetiers, des producteurs itinérants à travers la France et producteurs de forces : des grands ciseaux.

 

Les forcetiers, appelés également émouleurs, produisaient des forces, ces grands ciseaux qui étaient utilisés pour couper draps et étoffes.

Comme on peut se douter ils vendaient leurs objets plus à des marchands, et notamment les fameux merciers.

Leurs modes de production étaient proche de ceux des couteliers. Toutefois, ils souffraient d’un rang inférieur dans la bourgeoisie parisienne.

 

Les forcetiers, un métier organisé à la fin du XIIIe siècle

D’après René de Lespinasse, leurs premiers statuts remontent à 1288. Approuvés par 14 maîtres de l’époque, ils organisaient la vie de la profession : 

  • 10 ans d’apprentissage
  • Achat de la maîtrise auprès du maître des fèvres, au nom du maréchal royal, 
  • 3 jurés, dont les premiers furent : Jehan Le Picart, Richart et Regnaut.

Avec cet apprentissage de 10 ans, dont la durée fut rappelée en 1294, les maîtres gardaient le contrôle complet de cette profession naissante. 

 

En 1297, trois maîtres faiseurs de trompe demandèrent à rejoindre les forcetiers, tout en gardant leurs spécificités.

 

Les forcetiers, une corporation itinérante

Contrairement à la majorité des métiers parisiens, les forcetiers pouvaient se déplacer à travers la France de l’époque. En effet, ils avaient leur siège à Paris mais exerçaient de nombreuses villes

En 1407, Charles VI leur donne de nouveaux statuts

  • confirmation des 10 ans d’apprentissage,
  • chef d’oeuvre : émoudre et dresser une paire de force,
  • droits pour la maîtrise : 12 livres parisis répartis par tiers au roi, à la confrérie et aux jurés,
  • 3 jurés,
  • exemption d’apprentissage pour l’aîné des enfants de maîtres mais avec l’obligation de réaliser le chef d’oeuvre et s’acquitter des droits d’entrée.

Les maîtres forcetiers choisissaient parmi les deux activités du métier : fabriquer des ciseaux ou les émoudre et les vendre. 

Comme les forcetiers étaient itinérants, les maîtres devaient revenir à Paris tous les trois ans pour voter lors des élections des jurés. En cas d’absence, ils devaient faire parvenir une excuse et le nom du candidat qu’ils souhaitaient désignés avant la Saint Jean Baptiste

 

et qui ne laissa pas beaucoup de trace au fil des siècles ensuite

En 1607, on modifia une nouvelle fois les statuts pour revoir les modalités de l’apprentissage. Celui-ci fut réduit à 4 ans mais un maître ne pouvait alors plus prendre un autre, sans avoir attendu 6 année.

Les forcetiers ne furent pas concernés par les unions des offices du début du XVIIIe siècle.

 

Sources bibliographiques

 

 

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