Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les foulons de drap

Les foulons parisiens assouplissaient et blanchissaient les draps, avant d’être avalés par les drapiers…  

 

Une fois tissé, un drap devait encore être foulé avant d’être teint. Pour cela, les foulons malaxaient les draps, les baignaient dans différents produits pour les assouplir, les blanchir. Pour cela,  argile mais aussi urine étaient utilisés.

 

Les foulons au Moyen Age, où les luttes régulières des valets et des maîtres

Dans les mémoires parisiennes, les foulons ont toujours été turbulents. La raison était surtout la difficulté à devenir maître.

Dés le XIIe siècle et la formalisation des statuts des métiers parisiens, dans le Livre des Métiers d’Etienne Boileau, cette question est posée. Dans les années 1250, l’obéissance et l’exactitude du travail des valets sont rappelées, ainsi que la garantie de disposer de 3 sols. Au sein de la jurande, les deux maîtres jurés sont accompagnés par deux valets pour débattre des conditions de travail de ces derniers, notamment la durée de travail.

En 1293, la question du salaire des valets apparut de nouveau. En effet, certains valets qui avaient acceptés d’être payé en nature se plaignaient de ne pas recevoir une rémunération suffisante. Aussi, il fut retenu que les valets ne pouvaient être payés qu’en deniers.

En 1272, fut tranchée une dispute entre les tisserands et les foulons. En effet, les premiers souhaitaient faire fouler leur production destinée à être exportée, à l’extérieur de la ville. Aussi, le prévôt imposa alors qu’un drap fabriqué à Paris y soit aussi foulé.

 

La réforme de 1443 qui permet aux foulons de tisser les draps

En 1443, les foulons obtinrent de nouveaux statuts :

  • Maîtrise à 60 sols, réduite à 2 sols pour les fils de maîtres
  • Cotisation de 2 deniers par semaine à la confrérie pour chaque maître et chaque valet,
  • 4 maîtres jurés.

La confrérie était installée alors à Saint PaulLa place Saint Gervais avait un rôle central pour ce métier. C’était que les valets cherchaient du travail et que les maîtres pouvaient en offrir.

 

La journée de travail fut définie entre 6 à 5 heures en hiver et 5 à 7 heures en été.

Par leurs statuts, les foulons s’attribuèrent alors le droit de tisser eux même des draps, suivant ainsi les cardeurs, tondeurs et teinturiers. Pour cela, ils retinrent des conditions de qualités importantes : 

  • peu de mouillures, 
  • pas de différence dans les laines utilisées, 
  • pas de teinture en noir de cheminée.

En contrepartie de 6 sols de hauban pour droits de vente, les foulons commercialisaient leur production. Ils s’acquittaient également d’une rente de  34 sols tous les ans pour pouvoir disposer d’étaux sur le marché des blancs manteaux. Les tisserands avaient obtenus que deux de leurs jurés puissent contrôler les ateliers des foulons.

 

En 1467, les foulons obtinrent une bannière propre par Louis XI. Toutefois, les cardeurs tentèrent de faire venir les foulons dans leur confrérie. 

Enfin, à la fin du XVIe siècle, les foulons disparurent en tant que communauté propre, pour devenir une spécialité des puissants drapiers.

 

Sources bibliographiques :

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