Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les fourbisseurs d’épée

Les fourbisseurs d’épée réalisaient et doraient les fourreaux de ces armes, favorites des nobles parisiens. 

 

Les fourbisseurs d’épée connurent une grande stabilité au cours des siècles d’existence à Paris. Les nombreux passages et la présence de la Cour leur donnaient bien évidement un débouché important. 

Leur rôle se résumait à la fabrication des épées, soit le fourbissage. Une épée était composée de trois parties : la lame, la garde et le fourreau. Si les fourbisseurs achetaient des lames toutes faites, en provenance de Franche Comté, voire de l’Empire, ils prenaient beaucoup de soins à réaliser les fourreaux. 

Pour cela, ils travaillaient du hêtre, qu’ils découpaient en feuille. Le bois était ensuite recouvert de toile et de cuir cousu. 

 

Les fourbisseurs d’épée une communauté qui se structure à la fin du XIIIe siècle

Métier franc sous Etienne Boileau, les fourbisseurs ne limitaient pas leur usage des valets et de main d’oeuvre. Paris comptait en 1290 43 maîtres et 64 valets. 

Afin de constituer une véritable corps, ils demandèrent des statuts qu’ils obtinrent en 1290

  • 7 ans d’apprentissage, 
  • limitation à un seul apprenti par atelier. 

 

A compter de 1486, il fut établi que les fourbisseurs d’épée garnissaient les fourreaux des épées et les couteliers se chargeaient de la fabrication des lames. Tous deux étaient autorisés à vendre le produit fini, l’épée. Aussi, cette situation plaça les deux corporations en concurrence. 

 

 

Réforme d’une profession au XVIe siècle pour obtenir le monopôle de la dorure des épées

Les statuts furent revus en 1566. Dorénavant l’apprentissage est réduit à 5 ans  et le prix de la maîtrise fixé à 20 sols. Un compagnon étranger pouvait être reçu maître à Paris à la condition d’y réaliser son chef d’oeuvre après y avoir travaillé pendant au moins 3 ans. Toutefois, les maîtres des faubourgs étaient fortement contrôlés par les jurés parisiens.

A cette date, les fourbisseurs s’arrogèrent le privilège de pouvoir dorer les épées qui entraient dans Paris. Aussi, toute épée arrivant dans la ville était attribuée à un maître qui se chargeait de sa dorure et de sa vente. 

 

Les créations des offices toucha durement la corporation des fourbisseurs d’épée : 12 000 livres. A cette date, on considéra que 200 maîtres étaient un nombre suffisamment élevé. Aussi, l’apprentissage fut porter à 10 ans.

Les fourbisseurs d’épée avaient installée leur confrérie dans l’église des Grands Augustins. 

 

Sources bibliographiques :

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