Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les gantiers

Les gantiers, une communauté qui travaillait les peaux pour en faire des vrais objets de luxe au Grand Siècle

 

Une profession marquée par un débat sur le temps de travail au Moyen Age

Au XIIIe siècle les gantiers étaient sous la juridiction du grand chambellan. Ce dernier recevait ainsi une partie du prix du métier, ainsi que la contribution des valets pour sa justice.

A cette époque, on fabriquaient des gants avec de la fourrure de mouton, de la peau de veau ou de cerf… On en trouvait aussi avec de la peau de renard, du cuir… Ils se vendaient le dimanche lorsque les maîtres venaient à tour de rôle. Il faut aussi savoir que les gantiers n’exposaient leurs produits qu’en hiver. Ainsi, interdit de travailler la nuit pendant cette période importante pour eux : le travail cessait à 4 heures de l’après midi.

Deux jurés contrôlaient la communauté. Trois ans d’apprentissage étaient nécessaires.

 

En 1292, Paris comptait 21 gantiers.

 

En 1426, on autorisa de nouveau leur confrérie, en la dédiant à Saint Anne, installée dans l’église des Saints Innocents.

Louis XI en 1467 autorisa la prolongation de la durée du travail. Dorénavant il put se faire jusqu’à 10 heures du soir et démarrer à 5 heures du matin.

 

Une profession au cœur du Grand Siècle : parfum et luxe

Au milieu du XVIIe siècle, de nouveaux statuts sont publiés : c’est en 1656 et les nouveaux textes montrent le luxe d’alors. En effet, les gantiers ont une nouvelle corde à leur arc : ils sont devenus parfumeurs.

Quatre jurés. Quatre années d’apprentissage, complétés de trois ans comme ouvrier avant de prétendre à la maîtrise.

Cinq types de gants étaient alors réalisés : 

  • mitaine à cinq doigts en peau de loutre,
  • gant de peau de chien à porter l’oiseau,
  • gant échancré, 
  • gant de chevreau pour femme et coupé aux doigts,
  • gant de mouton pour homme.

Les gants étaient alors cousus et teints, mais aussi parfumés. L’intérieur était toujours doublé, soit en utilisant un autre cuir, soit une étoffe revêche. A l’extérieur, des passements étaient posés, tout comme des broderies.

Du côté des parfums, ils utilisaient du musc, de l’ambre, de la civette… Ainsi, les gantiers étaient libre de leurs usages. En outre, ils pouvaient vendre des peaux, blanches mais aussi parfumés. Toutefois, seul le détail leur est permis. En effet, interdiction de vendre en gros, ainsi qu’à l’extérieur de la ville.

 

A la fin du XVIIe siècle, l’union des offices des jurés coûta à la communauté 16 000 livres, celles des trésoriers payeurs 15 400 livres. En outre en 1745, ils durent s’acquitter de 32 000 livres pour l’union des inspecteurs des jurés. Alors, Paris comptait 250 maîtres gantiers.

 

Sources bibliographiques

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