Les grands boulevards dans le noir lors de la crue de 1910
Les grands boulevards dans le noir lors de la crue de 1910 : de nombreux restaurants, théâtres, bars fermés !
Parmi les grands désagréments de la crue de 1910 pour les parisiens dans leur vie quotidienne : l’absence d’électricité dans de nombreux quartiers. Ce fut le cas globalement dans les grands boulevards.
Revue de presse !
« Dans l’ombre »
Voici comment démarre cet article du Matin du 31 janvier !
« Hier soir, encore une partie des boulevards fut privée de lumière électrique. De la rue Montmartre à la Madeleine, terrasses et magasins restèrent plongés dans une obscurité presque complète. De place en place quelques globes électriques brillaient au milieu de la nuit relative, comme des phares isolés, dans les établissements qui produisent eux-mêmes leurs lumières.
La place de l’Opéra et l’avenue seules échappaient à la loi commune. Encore l’éclat de l’électricité semblait-il trop faible. Les hauts lampadaires ne jetaient sur l’asphalte qu’une lueur jaunâtre et clignotante.
Ainsi, qu’avant-hier, la plupart des cafés étaient éclairés par des moyens de fortune : lampes à acétylène, à pétrole, lanternes vénitiennes multicolores…
Il en fut de même boulevard Haussmann et dans le dix septième arrondissement.
De toutes parts, des patrouilles parcoururent les rues obscures afin de prévenir les tentatives de cambriolage. Une surveillance particulière fut exercée avenue de Marigny et aux abords de l’Elysée plongés dans la plus complète obscurité. »
« Comment vivra Paris ? »
« Au secteur Edison, qui dessert les grands boulevards et les quartiers du centre, les sous-sols de la station de la rue Bergère sont envahis en dépit des efforts des ingénieurs. La cote de cette rue étant peu élevée, les infiltrations continues malgré la décroissance du fleuve, et on ne peut se livrer à aucun pronostic raisonné en ce qui concerne la reprise du service normal. »
Le lendemain
Aussi pas surprenant de lire des points des situations sur l’électricité le lendemain !
« Les secteurs électriques n’ont pas été épargnés par les méfaits de la crue. La perturbation est générale et l’activité des ingénieurs est impuissante à combattre le fléau destructeur.
Rue Bergère, au secteur Edison, les machines sont dans l’eau, les câbles sont noyés. On ne sait pas non plus à quelle époque le service pourra être rétabli.
Les ingénieurs attendent que les galeries soient vides pour réparer les dégâts causés par l’inondation. La ville a obligé la compagnie d’établir ses canalisations au-dessus des égouts ; celles-ci seront donc les dernières à être évacuées ; le travail sera long. Tout le réseau est à refaire ; on a mis quinze ans à l’établir. On ne sait au juste quand ces réfections considérables seront achevées.
Seul, le secteur de l’avenue Trudaine peut fonctionner. On essaie de brancher à ce secteur le plus grand nombre d’abonnés. »