Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les hôtels et jardins des archers

Les hôtels et jardins des archers, lieux d’entrainement pour le tir situés toujours à l’extérieur de Paris…

 

Lieux d’entraînement des compagnies

Au long de l’histoire parisienne avant la Révolution, les archers et arbalétriers parisiens étaient constitués en compagnie.

Aussi, ils disposaient d’un lieu d’entrainement et d’une école de tir. Cet endroit était désigné comme le jardin. Souvent, ce jardin était situé à l’extérieur de la ville. A proximité du jardin, s’élevait l’hôtel des archers.

 

Des déménagements successifs au XIVe siècle

Avant 1371, les archers et arbalétriers réalisaient leurs exercices dans l’île Notre Dame. Ce lieu fut plus tard urbanisé et prit le nom d’île Saint Louis

En 1379, les arbalétriers s’entraînaient un plus loin, du côté de la Ville et de la rive droite. Ils avaient en effet établis leur champ des arbalétriers le long du mur d’enceinte, entre la rue Vieille du Temple et la culture Sainte Catherine. L’allée des arbalétriers menait à ce lieu d’entrainement. L’endroit se trouve aujourd’hui sur la rue actuelle des Francs Bourgeois.

 

A partir de 1390, les archers de Paris furent installés rue Saint Denis. A cette occasion, Charles VI  leur loua une petite place de 288 toises (soit près de 1 000 m²) pour la somme de 12 deniers de cens et 10 sous de rente. Ce lieu d’entraînement se situait alors entre la rue Saint Denis et la rue Montorgueil. On y accédait par la rue des arbalétriers. Le jardin des arbalétriers fut ensuite agrandi en 1410, avec une ancienne tour d’enceinte.

 

 

Arrivée à l’extérieur du mur entre les portes Saint Antoine et du Temple

Sur décision de Sully, le jeu des arbalétriers fut déplacé en 1605. Dorénavant, les compagnies s’entraînaient sur le boulevard d’Ardoise, entre les portes du Temple et Saint Antoine.  L’ancien prix fut maintenu. 

 

De leurs côtés, les archers disposaient de leur propre lieu d’entrainement. Il s’agissait du jardin des Archers de la Ville. Près de la porte de Buci, il était non loin de la Seine, à proximité de Saint Germain des prés. Ils durent quitter les lieux lorsque Henri III voulut l’emplacement en 1576. Les archers déménagèrent pour aller près des Célestins et de la Bastille.

 

Henri III autorisa les arquebusiers à s’installer près de la porte Saint Antoine. Là, dans les fossés, ils prirent leurs quartiers à compter de 1574

 

Arrivée dans le jardin de l’arquebuse dans le faubourg Saint Antoine

Enfin en 1684, sur ordre de Louis XIV, la compagnie des arquebusiers installèrent leur jardin rue de la Roquette.

Suite à la réunion des archers, arbalétriers et arquebusiers en 1734, tous utilisèrent le jardin de l’arquebuse, dans le faubourg Saint Antoine.

 

En savoir plus sur le jardin de l’arquebuse

 

Une histoire suivant l’agrandissement de la ville 

C’était à l’extérieur de la ville que les archers et arbalétriers s’entraînaient. Aussi, pas surprenant que l’emplacement de leurs hôtels et jardins déménagent avec la croissance de Paris

Ainsi, d’abord installés sur l’île Notre Dame, ils vont ensuite au nord de Paris. Rue Saint Denis, alors à l’extérieur du mur de Philippe Auguste. Ils durent ensuite rejoindre les fossés du mur de Charles V au XVIIe siècle, entre les portes Saint Antoine et du Temple. A ce moment, la pression foncière devient trop forte pour laisser dans le Marais un terrain vide si vaste. 

Le jardin des archers rive gauche connait la même pression à la fin du XVIe siècle. 

Evidemment au XIXe siècle, l’emplacement du jardin n’a plus la même importance. L’arc et l’arbalète sont techniquement totalement dépassés.

 

Un mouvement vers l’est.

Autant le pouvoir royal connut un mouvement de l’Est vers l’Ouest, autant les archers allèrent dans l’autre sens. En effet, les résidences de Saint Pol et des Tournelles furent remplacées par le Louvre.

Frappant de constater le mouvement des archers et arquebusiers vers l’est. Probablement, l’attraction de la Bastille et sa forteresse explique ces changements. 

 

Sources bibliographiques

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