Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de quartier

L’industrie du vélo aux Ternes

L’industrie du vélo aux Ternes connut ses grandes heures de gloire entre les guerres de 1870 et 1914 – 1918.

 

Lorsqu’on déambule le long de l’avenue de la Grande Armée, il arrive de tomber nez à nez sur une boutique de vélo ou de scooter. Pas étonnant ! Nous sommes là dans un des berceaux de l’industrie vélocipédique de Paris : les Ternes.

A l’aide de la presse de la fin du XIXe siècle, ainsi que l’histoire générale de la vélocipédie de Louis Baudry de Saunier, partons à la découverte de ce quartier. A vélo, bien sûr !

 

 

Le vélo, une invention du XIXe siècle

Avec son moyen de locomotion manuel, on aurait pu imaginer que le vélo soit plus ancien. Et pourtant, c’est en 1817 que le baron Karl Drais imagine la possibilité de se déplacer, juché sur une poutre de bois surmontant deux roues.

Pour avancer, il était nécessaire de marcher, assis sur sa poutre de bois.

Il fallut attendre 1855 pour qu’un serrurier parisien, Pierre Michaux, rajoute les pédales. A cette date, elles étaient installées sur la roue avant. Les premiers vélos à pédales sont commercialisés à la fin des années 1860.

Ensuite, on rajoutera le mécanisme de chaine, actionnant la roue arrière : la bicyclette était née.  

 

Des améliorations continues

Du fait de la pression de la concurrence venue d’Angleterre et afin de suivre les courses qui se développent en France, les vélos connaissent dans la seconde moitié du XIXe siècle de nombreuses améliorations.

Ainsi, le tourangeau, Jules Truffault chercha à diminuer le poids des vélos. Pour cela, il réussit à aménager des fourches vides. De ce fait, ce passionné de course et inventeur, réalisa des vélos pesant autour de 15 kg. Il avait dans le quartier des Ternes, sur le boulevard Pereire, une boutique.

 

Ensuite, suivant l’exemple de Truffault, Adolphe Clément se lance en 1878 dans l’aventure des cycles. Il s’installa rue Brunel, où progressivement il étendit ses ateliers. Grâce à ses connaissances, il acheta à Dunlop la licence pour fabriquer des pneus. Ainsi, il pouvait proposer des roues de vélo plus maniables.

 

Le vélo, point de départ avant de se lancer vers l’automobile

Bien sûr, la deuxième moitié du XIXe siècle était marquée par la Révolution industrielle et les nouvelles possibilités offertes par les moteurs. Aussi, nombre d’inventeurs travaillaient sur la fabrication d’automobiles.

Toutefois, frappant de constater que nombre d’entre eux s’étaient essayés aux cycles, avant de se mesurer aux voitures.

Ainsi, cela concerna dans le quartier des Ternes, Jules Truffault et Adolphe Clément que nous avons cité. On retrouvait aussi Peugeot et la Société parisienne de construction de vélo.

 

 

 

La diversité des catalogues

Aujourd’hui, on imagine les bicyclettes, avec leurs roues de taille identique. Certes, on en trouve différents types, suivant les usages.  

Toutefois, à la fin du XIXe siècle, la démarche est tout autre. On trouvait en effet des bicycles, avec les pédales actionnant directement une roue. Souvent, la roue avant était beaucoup plus grande que celle de derrière.

On pouvant aussi trouver des tricycles, modèles faciles pour placer un moteur ensuite. Les tandems étaient aussi recherchés.

 

En tout état de cause, cette industrie fonctionnait bien. Quatre noms français se distinguaient dans la vente de vélo à la suite de l’Exposition universelle de 1889 : Clément, Peugeot, la Société parisienne de construction de vélo et Rochet.

 

Sources bibliographiques :

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