Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les lavoirs mécaniques

Les lavoirs mécaniques furent une concurrence très forte des lavandières , à partir de la fin du XIXe siècle.

 

Dans les années 1880, des laveuses mécaniques commencent à être installés dans les lavoirs du centre de Paris. L’objectif fut d’abord de mécaniser certaines taches de blanchisserie : le battage, le chiennage (brossage à la brosse de chiendent) et la torsion du linge.

Toutefois, l’arrivée de ces machines dans les lavoirs avait été précédée par d’autres dans les petites blanchisseries de la banlieue.

 

Les premières machines à laver

Dans un premier temps, les machines étaient comme des tonneaux à l’intérieur desquels le linge était placé sur des tringles en bois.

Suivirent ensuite les machines octogonales. L’énergie du cheval était utilisée pour les alimenter, tout comme la montée d’eau de puits. Il arrivait souvent que le linge soit rejeté dans une partie du tonneau, loin de l’eau, suivant l’habileté du cheval.

La vapeur prit ensuite le relais pour le fonctionnement de ces machines.

 

L’installation progressive de ces machines ne se fit pas sans difficultés. Les lavandières, nombreuses dans le centre de Paris, résistèrent à cette concurrence. Ces ouvrières parisiennes avaient alors mauvaise réputation en raison de leur usage trop agressif de l’eau de javel, au risque de se blesser et de détériorer le linge.

Ainsi, ces machines à laver apportèrent aux lavoirs du centre de Paris des clientes qu’elles n’avaient pas, craignant le mauvais traitement de leur linge.

 

La machine à double enveloppe

A la fin du XIXe siècle, des machines plus élaborées se développent. Elles avaient alors une enveloppe fixe et un tambour cylindrique en tôle.

Le liquide coulait dans l’enveloppe, tandis que le linge restait dans le tambour.

Avec ce nouveau système, le liquide n’était pas agité de la même manière que le linge.

Ce nouveau fonctionnement fut intéressant car il permettait de laver puis de rincer, sans sortir le linge.

Dans certains cas, les tambours étaient divisés. Cet apport permettait de satisfaire plusieurs clients en même temps.

 

Les séchoirs

A la fin du XIXe siècle, certains lavoirs parisiens proposaient déjà des séchoirs. Certes, les lavoirs extérieurs à la ville furent en avance. En effet, la partie intramuros était encore limitée par les blanchisseuses qui continuaient à voir d’un mauvais œil cette nouvelle concurrence.

Les séchoirs étaient soit à air libre, soit à air chaud. Les premiers étaient formés de persiennes, laissant passer l’air. C’était d’ailleurs le format le plus répandus. En effet, rares étaient les établissements qui recouraient aux séchoirs à air chaud. Ils impliquaient en effet le recours à du combustible.

 

Les essoreuses

Les premières essoreuses parisiennes furent proposées autour de 1880 par M. Caron. Appelées toupies, elles fonctionnaient en tourner sur un pivot dans de l’huile. Leur usage était du reste difficile. En effet, elles faisaient beaucoup de bruit et le chargement était un ouvrage très compliqué.

Ces essoreuses furent ensuite remplacées par des machines à friction. Ces nouvelles machines étaient construites d’abord par les lyonnais Buffault et Robatel et le parisien Legrand. Cependant, ils furent suivis par la maison Pierron et Dehaitre, qui équipa rapidement de nombreux lavoirs parisiens.

Suivant la taille des établissements de blanchisserie, les machines pouvaient être de plusieurs tailles. La plus courante était l’essoreuse à arcade de 55 centimètres. Simple d’installation, cette machine nécessitait une simple conduite de vapeur pour être mise en marche.

Sources bibliographiques :

%d