Histoires de Paris

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Vies de travail

Les lieutenants criminels de robe courte

Les lieutenants criminels de robe courte : une fonction créée, au XVIe siècle, pour aider à sécuriser Paris !

Comme le signale Nicolas Delamare dans son traité de la police en 1705, « la justice et la force sont deux vertus, dont l’exercice est indispensable dans le gouvernement des Etats, mais elles deviendront inutiles sans les secours mutuels qu’elles se prêtent l’une à l’autre : la force sans la justice dégênerait dans la violence et souvent la justice sans la force languirait ».

Rôle du prévôt dans la répartition entre la robe et l’épée !

Le prévôt de Paris était à l’origine de robe et d’épée. Pour cette raison, il présidait en robe le tribunal et chevauchait l’épée à la main à la tête de ses forces.

Au fil du temps, il fut assisté de lieutenant : le lieutenant civil et le lieutenant criminel, distinguant la nature des affaires qu’ils pouvaient suivre.

Besoin d’étoffer les offices de lieutenant

Toutefois, avec l’augmentation de sa taille, le nombre de lieutenants ne suffisait plus pour garantir la sécurité. A plusieurs reprises, le Parlement de Paris fit appel au roi pour qu’il trouve une solution à cet état de fait.

Pour cette raison, François 1er désigna un gentilhomme expert des armes mais aussi sage pour assister les lieutenants du prévôt.

Son fils, Henri II constitua cette nouvelle fonction en qualité d’office. On l’appela lieutenant criminel de robe courte. En effet, à la différence du lieutenant criminel, il avait une robe plus courte, signifiant que son pouvoir de justice était réduit et portait plus fortement l’épée.

De cette manière, les lieutenants criminels de robe courte pouvaient instruire des affaires de la compétence du prévôt.

Recherche de territoire pour ce nouveau lieutenant

Jean Bernard, commissaire au Châtelet fut le premier à acheter cette charge. Cependant, ses débuts furent délicats. Il dut trouver sa place à proximité des lieutenants criminels et civils, mais aussi des conseillers

Ainsi, afin d’asseoir ses prérogatives, Henri II posa les règles liées à cette nouvelle charge.

Dans ce contexte, le roi déclara que dorénavant les archers n’obéiraient qu’au lieutenant de robe courte (et non plus au lieutenant criminel). En outre, cet officier devait s’occuper de la punition et des contrevenants aux règlements relevant de la police de Paris.

Il devait aussi procéder à la punition des mendiants et vagabonds troublant la tranquillité publique.

Cependant, comme on peut se le douter, les autres lieutenants se tournèrent auprès du Parlement pour garantir leurs droits.

Le Parlement dans son arrêt de 1555 enregistra le rattachement des archers au lieutenant de robe courte et son champ d’intervention, en lui retirant toutefois ce qui concernait le fait de police, restant du domaine des autres lieutenants.

Ainsi, le lieutenant de robe courte devait informer ses confrères des délits constatés, procéder aux arrestations mais ensuite devait les laisser agir.

Ce fonctionnement se poursuivit ensuite tant bien que mal. Toutefois, il ne survécut pas à la réforme de la police réalisés par Louis XIV.

Sources bibliographiques :

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