Histoires de Paris

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Histoires d'immeubles

Le magasin de l’Héritière

Le magasin de l’Héritière : des marchands de nouveautés à l’angle de place Vendôme et de la rue Saint Honoré.

 

Le coin de la place de Vendôme et de la rue Saint Honoré était déjà au XIXe siècle un emplacement de mode. Le magasin de nouveautés A l’Héritière en est une histoire dont les publicités de la moitié du XIXe siècle sont un vestige.

 

Des agrandissements qui permettent d’acheter des grandes quantités de marchandises

« Grands magasins de nouveautés à prix fixe, rue Saint Honoré, 356, au coin de la place Vendôme, 1. Nouveaux agrandissements des magasins, qui ont permis aux propriétaires de cette maison des achats très considérables de marchandises, qu’ils peuvent offrir à très bon marché » publie le Constitutionnel du 30 octobre 1841.

Ainsi, dés le début des années 1840, les magasins de nouveautés se multiplient dans Paris. C’est le cas bien sûr de l’Héritière dont nous comptons l’histoire ici. Ainsi que le suggère la publicité publiée en octobre 1841, ce magasin existait déjà auparavant. Mais pour devenir un « grand magasin de nouveautés », les agrandissements étaient nécessaires. Cela permettait aux commerçants d’acheter des collections en grandes quantités pour les vendre à bon marché, et à prix fixe.

 

« Prix fixe marqué en chiffre connus »

Voici l’accroche de la publicité de l’Héritière publiée dans le Globe du 8 décembre 1843. C’est en effet une caractéristique importante des magasins de nouveautés : mettre sur les rayons des grandes quantités de marchandises, en s’engageant sur un prix fixé à l’avance. Cela peut sembler pour nous bien normal, mais à l’époque, l’habitude était plutôt de négocier et de marchander lorsqu’on voulait quelque chose.

 

Dissolution d’une société

Déjà au XIXe siècle, il était d’usage de publier la constitution ou la dissolution d’une société. Aussi, nous avons retrouvé la trace de la fermeture de la société exploitant le magasin de l’Héritière dans le Droit du 7 novembre 1852.

« Suivant écrit sous signatures privées, fait double à Paris, le 24 octobre 1852, enregistré entre M. Casimir Jean Baptiste Bonnin et M. Antoine Dupin, tous deux négociants, demeurant à Paris, place Vendôme, 1.

La société en nom collectif qui avait été formée entre les susnommés pour l’exploitation d’un fond de commerce de marchand de nouveautés situé à Paris, rue Saint Honoré, 356 et place Vendôme, 1 et portant pour enseigne : A l’Héritière, suivant écrit sous seing privé en date à Paris du 15 novembre 1851, enregistré, a été dissoute à partir du 1er novembre 1852.

Ce n’était pas encore la date pour le magasin de fermer ses portes. Simplement, il fut exploité sous un autre format par la suite.

 

Fermeture définitive du magasin

Pourtant la fin réelle du magasin intervint une dizaine d’années plus tard. Comme cela arrivait dans ce genre de circonstance, on annonçait la fermeture via les journaux au travers d’une dernière opération commerciale gigantesque : la liquidation. Ce fut le cas pour le magasin de l’Héritière le 20 juin 1862, dans le Siècle.

« Liquidation définitive de la maison L’Héritière pour cause fin de bail. Dernier rabais. Soierie, châles, lingerie nouveautés… vendus à plus de moitié prix de la valeur réelle. Vente au public de 10 heures du matin à 6 heures. »

 

Sources bibliographiques :

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