Histoires de Paris

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Vies de travail

Les maîtres d’armes

Les maîtres d’armes, une nouvelle profession créée au XVIe siècle pour former les bourgeois à l’art des armes

 

Au moyen Age, l’âge des hérauts d’armes :

Les hérauts d’armes étaient chargés pour leur seigneur de leur protection mais également à leur formation dans le maniement des armes. Bien que chargé de l’intendance guerrière et de son usage lors de fêtes, les hérauts  étaient également d’habiles ambassadeurs.

Avant de devenir héraut d’arme, le candidat devait servir au moins 7 ans.

A la fin du moyen âge, en amont des tournoi, les hérauts vérifiaient également les armoiries des combattants : seuls les nobles pouvaient s’affronter.

 

Heraut d'armes
Héraut d’armes annonçant la mort de Charles VI – extrait de Costume du Moyen Age – Charles Dupressoir – Crédit Gallica

 

La création de la profession des maîtres d’armes au XVIe siècle

A la fin de 1567, Charles IX se charge de la publication des premiers statuts d’une nouvelle profession. En effet, le maniement des armes était alors devenu une pratique des bourgeois. Au début c’était uniquement des enseignants isolés qui intervenaient.

Dorénavant,  la profession est contrôlée par deux gardes élus tous les deux ans : ces derniers se chargeaient de la vérification des armes, épées et bâtons.

 

Les salles d’armes devaient être fermées les dimanches et jours de fête. Il était par ailleurs interdit d’ouvrir une salle d’escrime  dans le quartier de l’Université.

La confrérie était dédiée à Saint Michel

 

Au fil du temps, les conditions d’accès à la maîtrise évoluent pour atteindre la noblesse

En 1567, L’apprentissage se faisait par grades : le premier, garde salle, était obtenu après deux ans chez un maître. Ensuite i lui fallait passer par l’épreuve du “jeu de pris” pour devenir prévôt général et ainsi maître.

Ce n’est qu’en 1582, que le métier peut s’inscrire au rôle des maîtrise en 1582, avec une place très éloignée dans la hiérarchie des bourgeois parisiens : au cinquième rang parmi les derniers, avec les paulmiers, les faiseurs d’esteufs, entrepreneurs de jeux.

Lors de la confirmation des statuts de la profession par Henri III en 1585, le roi supprime la possibilité à la veuve d’un maître de continuer à bénéficier des droits de ce dernier. Il est alors nécessaire d’avoir réaliser 4 ans d’apprentissage comme prévôt et d’avoir réalisé un chef d’œuvre pour être accueilli parmi les maîtres.

En 1644, les conditions pour devenir maître sont une nouvelle fois modifiées : un âge minimal est requis : 25 ans. Le candidat doit offrir deux épées de 25 livres chacune et à chaque fils de maître une paire de gants de daim (soit 60 sous par cadeau). Le chef d’œuvre est alors un combat contre six maîtres avec trois armes différentes en présence du procureur du roi et de la profession. Une fois admis, il prête serment et s’acquitte d’un droit de 20 livres.

 

Ces modifications successives ont pour objet d’assoir leurs privilèges : au départ une profession d’ouvrier, elle tente d’être reconnue par l’Université… sans succès.

A partir de 1656, le nombre des maîtres à Paris est fixé à 25 ans. Après vingt ans de service, les 6 plus anciens maîtres peuvent recevoir des lettres de noblesse, transmissibles à leur descendance.

La profession reçoit alors un blason d’armoirie… reconnaissance la plaçant parmi les bourgeois de Paris en vue.

  

Sources bibliographiques :

 

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