Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires au détour d'une rue

La manufacture de porcelaine du duc d’Orléans

La manufacture de porcelaine du duc d’Orléans : dans le pont-aux-choux, protégeant une bien ancienne fabrique

 

Comme plusieurs princes de France, le duc d’Orléans, sous le règne de Louis XVI, voulut protéger une manufacture de porcelaine. Il y avait dans sa famille un véritable intérêt pour la porcelaine et le prince prenait un grand plaisir à ces activités manufacturières. Cela se retrouva chez ses descendants par la suite.

Il y a tout de même un peu d’opportunisme de la part du prince, dans la mesure où il s’agit ici d’une manufacture fondée au début du XVIIIe siècle. Mais la pression de la manufacture royale de Sèvres était trop forte pour ces établissements et une protection haut placée était devenue indispensable pour poursuivre.

 

Une manufacture installée dans le quartier du Pont aux Choux

Tout d’abord, avec de poursuivre avec notre histoire, où se situe ce quartier au nom si curieux. De nos jours, il subsiste une rue. Prolongement de la rue de Poitou, elle relie, encore de nos jours, la rue de Turenne au boulevard Beaumarchais. Notre manufacture de porcelaine était installée tout près, rue Amelot, juste de l’autre côté du boulevard.

Au moins à compter de 1784 fut, si l’on croit Charles Ernest Guignet, elle fut placée sous la protection du duc d’Orléans. De ce fait, elle put signer ses produits avec le monogramme princier.

 

Mais une facture fondée bien avant

En effet, le dictionnaire de l’ameublement de Henry Havard nous indique davantage de profondeur à cette histoire.

En effet, notre manufacture fut fondée en 1714 par Adrien Pierre Mignon. A cette époque, on ne cherchait pas à imiter les porcelaines de Chine, mais davantage les pièces anglaises. On parlait de « terres blanches ». Elles avaient un certain succès.

On raconte que Mignon offrit des pièces de porcelaine lors de l’avènement de Louis XVI : une statue du prince avec son manteau royal et un buste de grandeur naturel sur une colonne cannelée ;

Mignon alla jusqu’à revendiquer son droit de porter la croix de Saint Michel, sans succès.

Puis en 1784, face à la pression de la manufacture de Sèvres, Mignon alla chercher la protection du duc d’Orléans. C’était tout de même hardi, dans la mesure où les Orléans n’étaient pas si bien vus du roi.

 

Sources bibliographiques :

 

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