Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Sources

Mémoires d’un bourgeois de Paris de Louis Véron

Mémoires d’un bourgeois de Paris de Louis Véron : témoignage d’un homme touche à tout du début du XIXe siècle

Quel personnage étonnant que Louis Véron, que nous vous proposons de découvrir avec le blog de Paris Libris ! Qui était-il ? Un médecin ? Un journaliste ? Un homme politique ? Tout ça et pas uniquement !

Rapide bibliographie d’un parisien hors norme !

Il nait avec la fin de la décennie de la Révolution, en 1798. Après avoir obtenu son diplôme de docteur en médecine, Louis Véron se lance dans la vente d’une pate balsamique du pharmacien Regnauld. Le produit se proposait pour guérir les rhumes, diminuer la toux. C’est un grand succès qui lui apporte une grande fortune.

Mais la pharmacie ne lui suffit pas. En parallèle, il tenait une petite rubrique politique dans la Quotidienne. C’est ensuite qu’il décide de se lancer dans le journaliste, en intégrant de nombreuses innovations : publicités médicales, « la suite au prochain numéro » pour asseoir les romans feuilletons… Autour de lui des grands noms : Mérimée, George Sand, Alfred de Vigny, Victor Hugo. Sa revue rencontre un grand succès mais finit par se dépasser par la Revue des Deux Mondes.

Il devient ensuite directeur de l’Opéra. Le défi pour lui est énorme : faire vivre l’institution et diminuer l’énorme déficit payé par le roi en une organisation dont il engageait sa fortune. Cette période sera celle des Scribe, Halévy… Il y restera quatre ans.

Il peut alors faire fortune, en appuyant la cause bonapartiste… ce qui lui permet de trouver un siège de  député en 1852. Il mourra en 1867, à l’âge de 69 ans.

La volonté du docteur Véron pour ses mémoires

Avec cette belle vie, bien remplie, on comprend tout l’intérêt de ses mémoires. Elles démarrent par deux questions : ai-je de l’animosité envers quelqu’un et ai-je quelque chose à apprendre au public. Négative pour la première et positive pour  la seconde, les réponses ouvrent l’objet de ces mémoires. Il faut dire que le docteur Véron vécut pleinement cette période de transition que fut la première moitié du XIXe siècle, avec ses si nombreuses casquettes et ses bonnes relations. D’un certain côté, Véron se voulait un témoin de son temps, offrant aux futurs historiens des archives.

Avec ses mémoires, Véron tenait à rappeler les « folies politiques qui, en se succédant à de courts intervalles, expliquent même  des sentiments de famille et des sentiments religieux », tout en restant  mesuré dans les révélations qu’il faisait afin de ne pas tomber dans les choux gras de la presse à scandale.

Les six volumes de ses mémoires

Les mémoires du docteur Véron ne sont pas un petit ouvrage : six volumes les composent. Dans le premier, il s’intéresse à son histoire et ses débuts, avec un détour par les maisons de jeu de Paris, la médecine de son temps, les sciences et l’industrie. La politique y a sa place avec l’Empire, la  Restauration (et l’impact de cette dernière sur les arts (littérature, peinture…). Dans le deuxième volume, il poursuit toujours pour la Restauration, avec ses grandes époques politiques et ses grands hommes. Puis, vient la Révolution de Juillet ouvrant au règne de Louis Philippe.

Le troisième volume s’ouvre avec les restaurants parisiens d’alors, les cafés, pour s’attarder ensuite sur l’Opéra. Véron y raconte son temps de directeur, avec les grands succès mais aussi les industries parasites tout autour.

Dans le quatrième volume, Véron s’intéresse à Louis Philippe, son éducation, sa jeunesse puis les moments clef de son règne. Le volume s’achève avec la Révolution de 1848. Les tomes 5 et 6 concernent les régimes de Napoléon III. La deuxième République pour commencer et les différents coups d’Etat. C’est ensuite le cas du second Empire.

Sources bibliographiques :

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