Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de tour

Le moulin des lurons

Le moulin des lurons : l’enseigne rappelle la joie et le plaisir dans les guinguettes, en dehors de la ville.

 

Nous continuons notre découverte des anciens moulins de Montparnasse. Celui qui nous occupe, maintenant, a un drôle de nom : le moulin des lurons

 

Des moulins aux noms étonnants

Quand on se replonge dans le Soleil du 1er juillet 1899, on peut être étonné du nom de certains moulins du côté de Plaisance et de Montparnasse :

« Aussi bien, tous ces moulins, semés sur l’emplacement actuel du quartier de Plaisance, avaient des qualifications particulières : celui du Montparnasse était le moulin des Douleurs ; celui de la Vierge, dont le nom est rappelé par une rue, le moulin de la Rédemption ; le moulin Fortvêtu, situé vers l’angle des avenues de Montsouris et d’Orléans, le moulin des Lurons ; le moulin de Beurre, celui des Plaisirs. Et cette dernière dénomination n’était pas trompeuse. » 

Le moulin des Lurons, celui des plaisirs…. En réalité, il fallait attribuer ce nom probablement aux guinguettes qu’ils accueillaient. Là, on venait se faire plaisir, prendre du bon temps à la campagne en mangeant, dansant mais aussi en draguant.

 

Des drôles de lurons.

Dans l’Ecole de la Vie du 1er mai 1926, nous avons retrouvé ces quelques mots poétiques autour du moulin. Etait-ce notre moulin, nous n’en savons rien, mais les lurons étaient bien là.

« Le moulin.

Mais, si branlant qu’il lut, il travaillait encore ;

Et, dès que l’aube avait teinté ses vitres d’or,

Il déchaînait le frais tumulte de ses vannes.

Vers lui, dès le matin, s’acheminaient des ânes

A la file, ployant l’échine sous les sacs ;

Des tombereaux à bœufs passaient l’eau sur des bacs,

Conduits par des bouviers joueurs de cornemuses,

Et, dans la cour, plus haut que le bruit des écluses,

C’était, pour se héler, les clameurs, les jurons,

Des valets de charrue et des âniers lurons.

Louis Mercier (Voix de la Terre et du Temps. Calmann-Lévy) »

 

Sources bibliographiques :

 

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