Histoires de Paris

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Histoires de parc

L’origine du nom du pré Catelan

L’origine du nom du pré Catelan, en se perdant entre le meurtre d’un troubadour et la réussite d’un financier

Dans ses Enigmes des rues de Paris, Edouard Fournier revient sur les légendes autour du nom du pré Catelan, endroit célèbre au milieu du bois de Boulogne.

La première légende : le meurtre d’un troubadour

Une première évoquait un troubadour venue du sud, d’Espagne ou de Provence. Ce catelan, ou catalan, se serait fait tué par des voleurs dans le bois de Boulogne. L’endroit du crime serait proche de l’endroit où on avait installé une croix de pierre.

Le troubadour avait seulement sur lui des fioles remplies de liqueurs rares et quelques plantes parfumée. Aussi, le crime aurait pu être seulement gratuit. Toutefois, on avait donné à une des allées voisines, un nom révélateur : le chemin des voleurs.

En souvenir de cet épisode, une inscription en latin aurait été laissée sur les lieux.

Pour appuyer cette légende, certains auteurs s’appuyaient sur les chroniques de Passy de M. Quillet, datant de la moitié du XIVe siècle.

Fournier proposa lui une autre origine.

Le bois de Boulogne et les financiers du XVIIe siècle

Au XVIIe siècle, le bois de Boulogne était un domaine royal. Il était entouré de mur et organisé autour de grandes allées. Ces axes avaient bien sûr leur nom. Sur les carrefours, on avait installé des grandes croix, qui avaient également leur propre dénomination, suivant l’honneur rendu à un capitaine de chasse ou le propriétaire d’un domaine proche.

Une de ses croix s’appelait la croix Catelan.

Il se trouva qu’au XVIIe siècle, plusieurs financiers avaient acheté des domaines à proximité. On peut citer Monnerot qui possédait un château dans la route allant à Sèvres. Tout comme Cornuel qui s’était rendu maître du domaine de la Marche. Cette approche permettait de rester en vue de la grande ville et afficher sa réussite.

Le commis de Cornuel

Parmi les commis de Cornuel, venu de Gap, qui commençait sa carrière comme valet. En jouant du violon, il se fit remarquer par la maîtresse de Cornuel. Elle le lança dans les affaires.

Devenu riche, le commis voulu revenir à proximité de son ancien maître et rival. Aussi, il racheta une partie de terre à Monnerot et d’autres propriétaires dans le coin.

Tout comme les grands financiers, il voulait son hôtel à Paris, dans le quartier Richelieu et sa maison à la campagne.

Comme son domaine touchait la plaine des Sablons, il prit le titre de sieur  de la Sablonnière.

Notre homme s’appelait en fait François Catelan…

Théophile Catelan et la croix

Son fils, Théophile, hérita de tous ses biens. Il devient capitaine des chasses du bois de Boulogne. Avec cette charge, il restait à proximité de sa propriété. Il avait dû également racheté un autre domaine, le petit château de la Muette. C’est lui qui le vendit plus tard, avec sa charge à M. d’Armenonville.

Ainsi, Théophile Catelan laissa son  nom à la croix et le fameux pré.

Sources bibliographiques

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