Histoires de Paris

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Vies de travail

Les papetiers

Les papetiers, un vieux système pour contrôler le papier à écrire, mais qui ne survécut pas à la modernité…

 

Une profession sous le contrôle de l’Université

C’était dans le quartier de l’Université qu’on pouvait acheter du papier. Les règlements généraux de l’Université avaient institué quatre papetiers pour Paris.

Dépendants de l’Université, on ne les retrouve pas dans le Livre des Métiers d’Etienne Boileau.

 

C’est en 1467 dans les bannières voulues par Louis XI pour protéger Paris qu’on retrouve les papetiers, installés avec les libraires et les écrivains. A cette date, ces trois métiers se retrouvent également dans la même confrérie, dirigée par les libraires.

En 1488, Charles VIII confirma les privilèges de l’Université, qui avait l’autorité sur les 24 libraires, 4 parcheminiers, 4 papetiers de Paris (ainsi que les 7 fabricants de papier de Troyes, Essonne et Corbeil).

 

Un office qui passe mal au moment où le papier décolle

En 1522, la création d’un nouvel office de papetier à Paris pose difficulté. En effet, le commerce du papier commence à prendre le pas sur celui des parchemins. Cela ne se fit pas sans heurt.

En cette milieu du XVIe siècle, les fabricants de papier qui avaient des moulins à papier dans les provinces livraient leurs produits aux papetiers jurés de Paris. A cette date, ces derniers commencèrent à les refuser. Cette situation aboutit à une plainte devant le Parlement. Afin de faire médiation, on nomma trois experts, un libraire, un imprimeur et un écrivain, pour contrôler les marchandises qui entraient en ville. Interdiction de se fournir en dehors de ce circuit.

 

En 1540, on désigna trois qualités au papier, distinguées comme telles par les marques déposées par les experts :

  • le bon papier à écrire,
  • le papier à imprimer,
  • le papier à faire des cartes et des cartons.

Chaque qualité avait son format et les papetiers les contrôlaient. 

 

Ces papetiers étaient désignés au cours d’une assemblée par les libraires imprimeurs et les écrivains. Ces élections, réalisées au début sous le contrôle direct du Parlement, permirent de désigner à chaque fois quatre experts et reconnus par tous les fabricants de papier et les libraires. 

 

La fin du système des papetiers contrôlé par l’Université

Le début du XVIIe fut marqué par une nouvelle querelle au sein de l’Université autour du papier. En effet en 1605, M. Gouault demanda l’office de papetier en l’échange de 300 livres. De son côté, le fils d’un précédent papetier répondit en déposant la même somme. Ce fut le second, M. Lébé, qui l’emporta au motif que la profession devait rester dans la famille. 

Toutefois, les différentes composantes de l’Université se disputèrent les 300 livres. 

En tout état de cause, il semble que ce vieux système disparut au cours du XVIIe siècle. On ne retrouve plus mention des anciens papetiers dans les lettres patentes de 1659. 

 

Le développement au XVIIe siècle des métiers du papier d’emballage et carton

En 1595, on enregistra les statuts des cartiers. Ainsi s’organisèrent les fabricants de cartons et de cartes à jouer. 

Quatre années plus tard, les papetiers colleurs les suivirent. Ceux-ci vendaient également du papier et du carton. 

Ces deux professions furent confirmées en 1659. Une confrérie fut alors reconnue : dédiée à Saint Jean porte latine, elle regroupaient toutes les deux. 

A noter que ces deux professions étaient interdites du papier à écrire : uniquement le carton, le jeu et le papier pour emballage.

 

L’union des offices à la fin du XVIIe siècle coûta 1 000 livres aux papetiers colleurs. Celle de l’union des inspecteurs des jurés de 1745 leur coûta également 1500.

 

Sources bibliographiques

 

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