Histoires de Paris

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Histoires d'immeubles

Le Petit Palais et la crue de 1910

Le Petit Palais et la crue de 1910 : la situation est particulièrement critique ; on déménage les collections

 

Bien sûr, l’emplacement du Petit Palais est formidable. Tout près de la Seine, donnant sur les jardins des Champs Elysées, ce musée géré par la Mairie de Paris a tout pour séduire. Dix ans après sa création pour l’Exposition Universelle de 1900, le monument du faire face à un évènement majeur : la crue de 1910.

Revue de presse de l’époque !

 

Des infiltrations touchent le sous-sol du Petit Palais

Dans ses colonnes du 26 janvier, le Radical signale :

« Des fissures se sont produites dans les canalisations des eaux d’égouts dans les sous-sols du Petit Palais : elles ont été immédiatement cimentées ; toutefois, afin d’éviter les accidents dans le cas où ces fissures s’élargiraient, les calorifères ont été éteints ; le musée ne sera donc pas chauffé pendant quelques jours. »

 

Le lendemain, le Matin poursuit :

« Plusieurs fissures se sont produites dans les canalisations qui traversent les sous-sols du Petit Palais. On tenta de les boucher mais il fallut se résoudre à éteindre les calorifères. Durant plusieurs jours, le Petit Palais sera sans feu. »

Rappelons-nous que dans les caves sont placées les chaufferies. Des caves inondées impliquent des chaudières inutilisables.

 

Apparition de l’eau sur la chaussée

Cependant, les jours passent et le fleuve continue son ascension. Les infiltrations souterraines atteignent la chaussée.

Le 28 janvier, le Matin rapporte :

« Cependant, dans la soirée, l’eau apparaissait derrière le Petit Palais et sur certains points de la place de la Concorde. Des barrages ont été immédiatement établis et la circulation a été partiellement interrompue. »

 

Le même journal continue le lendemain :

« Les bancs du Cours la Reine sont sous un mètre d’eau. Malgré tout, avec une bravoure qui poigne le cœur des assistants, les sapeurs du génie, les ouvriers s’acharnent à consolider leurs barrages. L’eau est au Petit Palais. Elle n’est plus qu’à deux mètres de la clef au pont Alexandre III. »

 

Un quartier plongé dans l’horreur

Dans les heures qui précèdent le pic de la crue, c’est tout un quartier qui fait face aux pires conséquences du désastre. C’est, dans tous les cas, ce qui transpire de la lecture des sous-titres du 29 janvier du Petit Parisien :

« Les Champs Elysées sont  plongés dans les ténèbres. Le grand et le petit palais menacés. L’Elysée est envahi par l’eau et privés de lumière. »

 

Evacuation des collections :

L’heure n’est plus à la contemplation. Il faut en toute urgence protéger les œuvres situées dans les parties les plus en risque du musée :

« Le Petit Palais est encore indemne. Mais il a lui aussi dix mètres d’eau dans ses caves. M. Henry Lapauze, conservateur du palais, a fait déménager en hâte les trésors de la collection Dutuit. Médailles, manuscrits, bronzes antiques, livres rares, estampes ont été transportés dans les salles du premier étage. Le musée de la Ville de Paris est fermé et occupé par la troupe et les gardiens de la paix, qui ont ordre de s’opposer par la force à toute tentative d’entrée dans le Petit Palais. »

 

Sources bibliographiques

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