Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de place

La place Dauphine

La place Dauphine, seconde place royale au bout de la Cité, voulue par Henri IV, remplaça le jardin des rois.

place Dauphine
Vue de la place Dauphine sur l’île de la Cité et de ses anciennes façades

 

La place Dauphine est la seconde place royale de Paris, construite après la place des Vosges au début du XVIIe siècle sous l’initiative d’Henri IV.

 En savoir plus sur la place des Vosges

La construction de la place Dauphine

Le lieu est particulier : Lors de la construction du pont neuf, trois ilots de la Seine sont rattachés à l’île de la Cité en 1607 : l’île au passeurs aux vaches, l’île de la Gourdaine et l’île aux juifs.

Ce terrain agrandi du jardin du roi qui se situait derrière le Palais de la Cité est confié à Achille de Harlay, premier président du Parlement de Paris pour qu’il fasse édifier une place.

Elle est baptisée en l’honneur du Dauphin, le futur Louis XIII.

En forme de triangle isocèle ce nouvelle place épouse la forme de cette partie de l’île de la Cité. Un grande ouverture est prévue du côté du sommet de ce triangle pour donner sur l’arrivée dans l’île du pont neuf.

 

La place Dauphine, un style architectural unique

A l’origine, trente deux maisons d’un style identique sont construites sur la place Dauphine. Elles étaient constituées de deux étages en pierres blanches avec des briques et des combles en ardoise. Au rez de chaussée, on pouvait admirer les arcades. 

Les façades étaient toutes identiques aussi bien à l’intérieur de la place Dauphine qu’à l’extérieur au niveau des quais et au bout de l’île de la Cité.

Facade de la place dauphine
Façade de la place Dauphine, prise du côté du pont neuf

 

Au milieu de ce décor, se tenaient au XVIIIe siècle, sous l’ancien régime à chaque Fête Dieu, soixante jours après Pacques, une exposition libre de peinture, à l’angle de la place Dauphine et du pont neuf.

 

La place Dauphine a été évoluée au cour du temps.

Dans le prolongement de l’axe formée par la Place Dauphine, on avait érigé une statue équestre d’Henri IV, en continuité du pont Neuf en 1614. Elle fut détruite à la Révolution et une nouvelle statue du roi Bourbon fut à nouveau installée dans ce lieu en 1818.

Sous la révolution et jusqu’en 1814, elle fut renommée la place de Thionville.

En 1803, on y érigea la Fontaine Desaix en l’honneur du général Desaix, mort sur le champ de bataille de Marengo en 1800. Cette œuvre de l’architecte Charles Percier a été démontée en 1874

Dans la seconde partie du XVIIIe siècle, les maisons formant la base du triangle, coté Palais de justice furent démolies. En outre, de nombreuses maisons furent reconstruites en bordure de la place Dauphine sans que le style d’origine ne soit respecté. D’autres furent rehaussées. 

De nos jours, on ne retrouve que quelques maisons avec la façade d’origine, principalement du coté du pont neuf.

 

La Place Dauphine, magnifiée pour l’entrée royale de Louis XIV et de Marie Thérèse en 1660 dans un symbole de paix et bonheur conjugal pour le pays

“En entrant dans la Place Dauphine, on voit d’un côté et d’autre le pourtour d’un amphithéâtre, qui environne toute la place et qui va aboutir au portique et la pyramide qui est élevée à la sortie de la place, vis à vis du cheval de bronze“. Voici la première description de la place Dauphine décorée à l’occasion de l’entrée du roi et de la reine dans Paris en 1660 de retour du Pays Basque où ils s’étaient mariés en juin, suite à la signature du traité des Pyrénées entre la France et l’Espagne.

 

A chaque pilier du portique, on retrouvait en symbolique un élément : le feu, l’eau d’une part et la terre et l’air d’autre part. Ils étaient positionnés de manière à ce que les éléments opposés se rejoignent en signe de paix. Autour du feu et de l’eau, les armes de la France et de l’Espagne étaient rassemblées avec cette devise : ‘le sort sera commun entre ces deux puissances’ du coté du feu et de l’eau. Enfin, deux cœurs enlacés faisaient le lien entre la terre et l’air avec cette devise ‘Jamais le sacré nœud n’ a joint des cœurs plus nobles’.

Au dessus du pilier, on pouvait admirer un tableau du roi, couronné de laurier, et de la reine, tenant un rameau d’olivier, tous deux en majesté dans leurs manteaux royaux. A leurs pieds, un génie du mariage était représenté avec des ailes et couronné de fleur. Autour du tableau étaient affichées la douceur et la piété maternelle.

Au niveau de la pyramide, on pouvait admirer deux tableaux rappelaient la naissance du roi, Louis le Dieu donné, pour l’un et la victoire du Rocroi sur les Espagnols survenue 5 jours après la mort de Louis XIII, soit le sixième jour de règne de Louis XIV pour l’autre. Dans le tableau présentant la victoire du Rocroi, on y voyait en armes, un génie français et un autre espagnol se battant et dont le premier avait l’ascendant sur le second.

Il avait envisagé un temps qu’un allemand, vêtu en ange, viendrait de l’air par un câble accroché en haut de la Sainte Chapelle, pour ensuite couronner la reine au milieu de la place Dauphine.

 

Visiter la place Dauphine

place Dauphine,

M° Pont Neuf (L7)

Bus : Lignes 70 ou 58 arrêt : Pont neuf

 

Sources bibliographiques :

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