Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de Seine

Le pont de Solférino lors de la crue de 1910

Le pont de Solférino lors de la crue de 1910 : quand l’eau dépassait la hauteur du pont, au pic de la crue !

 

En 1910, on pouvait déjà circuler au dessus de la Seine au niveau de la passerelle Sédar Senghor actuelle. A cette époque, c’était un pont, que pouvaient emprunter les voitures entre le quai des Tuileries et celui d’Orsay. Ce pont, datant du Second Empire et célébrant une victoire de Napoléon III, fut par la suite détruit, gravement endommagé par les chocs des péniches.

 

Lors de la crue de 1910, le pont fut bien éprouvé par la montée des eaux.

 

La montée des eaux

En effet, le Radical du 25 janvier annonçait que l’eau avait atteint le tablier :

« Au pont des Saints Pères, au pont de Solférino l’arche centrale émergeait seule. »

 

Quelques jours plus tard, on commence à prévoir la fermeture à la circulation. Le Matin du 27 janvier rapporte : « Seuls les ponts métalliques, comme le pont des Arts et de Solférino, pourraient être susceptibles d’ébranlement par suite d’une accumulation de gros corps flottants. Il est donc probable que le pont de Solferino sera interdit au public et aux véhicules. »

 

Quand l’eau dépasse le niveau du pont

Quelques heures avant le pic de la crue, l’eau est bien haute, ainsi que le signale le Matin du 29 janvier : « Le pont de Solferino a son tablier à ras d’eau. »

 

Le Petit Parisien détaille davantage

« Pour donner l’exemple frappant de l’accentuation de la crue, dans la matinée d’hier, disons tout de suite que la Seine passe maintenant par-dessus le pont de Solférino, en face du Jardin des Tuileries.

mais le pont Solférino est barré. Barrés aussi le pont Royal et le pont des Saints pères »

 

On nourrit d’ailleurs des craintes quant à sa solidité :

« Au quai d’Orsay, devant la Légion d’honneur, qui est également complètement bordée par les eaux, des flots bouillonnants sortent du sol et inondent le quai jusqu’à la hauteur du pont de Solférino. Ce dernier pont inspire les plus grandes craintes. On craint à chaque instant qu’il ne s’effondre et il a été rigoureusement interdit à la circulation. Les agents qui en gardent l’entrée ont même été invités à observer la plus grande prudence et à gagner aussitôt le large dés qu’ils se sentiraient en danger. »

 

Sources bibliographiques :

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