Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de fêtes

Les populations des Barrières

Les populations des Barrières dans la plupart des cas ouvrières et militaires avec des spécialités par métier

Au cours de la première moitié du XIXe siècle, le Paris populaire se retrouvait les jours de repos aux barrières pour faire la fête, un pied à la compagne. Les guinguettes et restaurants y étaient très courus.

 

Des barrières attirant tous les ouvriers

Certaines barrières étaient « généralistes » et attiraient un ensemble composite d’ouvriers parisiens. La première d’entre elles était celle de Belleville. C’était d’ailleurs là que battait le cœur du Carnaval populaire. La descente de la Courtille partait de là pour annoncer la fin des jours gras.

Les barrières de Ménilmontant, Arcueil et de la Villette rentraient également dans le cas.

 

Les barrières et les militaires

Frontière entre Paris et la campagne, les barrières étaient proches de nombreuses garnisons. Comme on peut s’en douter, on trouvait de nombreux soldats dans les guinguettes profitant de leur repos.

C’était particulièrement le cas de la barrière de Vincennes, proche du fort du même nom.

Par ailleurs, certaines barrières étaient proches de casernes dans Paris. Aussi, pas étonnant de trouver de nombreux militaires à la barrière de l’Ecole Militaire. A la barrière de Sèvres, venaient les soldats et blessés logeant aux Invalides.

 

Des barrières spécialisées autour de certains métiers

Même si depuis la Révolution française, les corporations avaient été dissoutes, l’esprit de corps de certains métiers résistait. Aussi, les tailleurs de pierre se retrouvaient la barrière d’Aunay. Les commerçants venaient à Charonne, les maçons à Montreuil. Picpus attiraient les imprimeurs et les menuisiers. L’Oursine était le lieu de rendez-vous des brasseurs.

Par ailleurs, les guinguettes de la barrière d’Italie attiraient chiffonniers et blanchisseuses. Les charcutiers étaient eux à la barrière des Fourneaux. Enfin les charbonniers préféraient Monceau et Clichy.

Enfin, les matelots bourguignons venaient se détendre à la barrière de la Rapée, proche des entrepôts de vins de Bercy.

On ne se mélangeait pas. Si d’aventures, plusieurs métiers profitaient des mêmes barrières, ils ne se retrouvaient pas dans les mêmes guinguettes. Ainsi à la barrière de Rochechouart les carriers et les bouchers sont des habitués des lieux. Toutefois, les carriers se rendent plutôt vers les cabarets vers Clignancourt. Les bouchers se réservent eux à un seul établissement. En effet, en effet de morceaux de joues de porcs, ils disposent gratuitement d’une tasse de bouillon.

 

Les populations spécifiques de certaines barrières

La barrière de Montrouge était située à proximité des cabarets et bar de la Gaieté. Aussi, là se retrouvaient les ivrognes qui avaient fini par être refoulés. A côté, vous trouviez les processions des familles se rendant au cimetière de Montparnasse.

A la barrière de Charonne, seuls les hommes venaient boire et se détendre. Très peu de femmes se rendaient là.

 

Enfin, barrière vivante mais atypique, la barrière de Montparnasse intéressait la bonne société. Elle y profitait des délices du bal de la Chaumière.

 

Sources bibliographiques :

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