Histoires de Paris

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Sources

Le rapport de l’exposition universelle de 1855

Le rapport de l’exposition universelle de 1855 :  le recueil impérial dressant le bilan de la manifestation !

1855 ! Date de la première exposition universelle parisienne. C’est la deuxième du monde, après celle de Londres de 1851. Elle marqua les esprits et les français du XIXe siècle, éternels rivaux des anglais, voulurent les imiter… tout en revendiquant la paternité des expositions universelles !

Avec le blog de Paris Libris, nous nous intéressons au rapport de l’Exposition universelle de 1855, pour mieux comprendre cet événement et ses enjeux pour le Second Empire.

Un rapport destiné à établir un bilan à l’empereur de ce grand événement

L’exposition universelle de 1855 est de loin la plus petite des grandes expositions universelles de Paris. Loin derrière bien sûr celle de 1900, destinée à clore le XIXe siècle et entrer dans le celui. Loin derrière aussi de celle de 1867, apogée du Second empire, lorsque Napoléon III montra au monde sa capitale toute nouvelle.

Aussi, nous disposons moins de sources pour comprendre cette première exposition. Pour cela, ce rapport est central pour mesurer son ambition et sa portée.

Après l’introduction signée par le prince Napoléon, chargé de l’organisation de l’événement, le rapport commence par les commissions qui furent installée pour mettre sur pied l’exposition. Ensuite, il regroupe les différents travaux, notamment des bâtiments construits pour l’occasion (le Palais de l’industrie, le Palais des beaux-arts, les galeries des machines et de l’économie domestique). Il poursuit ensuite avec le concours de l’exposition en lui- même. Il fait un bilan financier de l’événement. Enfin, il termine avec les conséquences d’une telle manifestation et donne des conseils pour les futures expositions (sur le plan financier mais aussi douanier, tout en se posant des questions sur le concours).

L’introduction du rapport

Afin de comprendre la motivation de ce rapport, attardons-nous un peu sur l’introduction rédigée par le prince Napoléon. Elle s’adresse à l’empereur Napoléon III.

Elle démarre par ce que le prince, appelle « l’esprit du rapport ». Il s’agit bien sûr de remercier les « hommes de talent » qui l’ont secondé pour « surmonter bien des difficultés pour que cette œuvre, entreprise et réalisée au milieu des préoccupations les plus graves, prît rang parmi les faits mémorables » de son époque.

« Une nécessité de notre temps »

C’est ainsi que voit le prince pour expliquer les expositions universelles. Pour lui, elles sont la preuve « que les sociétés modernes doivent marcher vers la liberté ». « La supériorité industrielle d’une nation dépend par-dessus tout de sa moralité et de son esprit d’initiative individuel »

Le prince Napoléon revient aussi sur le décret d’organisation de l’exposition universelle des produits de l’industrie du 1853 pour deux ans plus tard. Toutefois, à la différence de la première manifestation anglaise, les français ont rajouté une exposition des beaux-arts.

Pour tenir l’organisation, une commission spéciale fut mise sur place et présidée par le prince Napoléon, tout en distinguant la section industrielle et celle artistique. Parmi ses membres, on trouva entre autres Eugène Delacroix, Mérimée, Visconti, Blanqui…

Qui était le prince Napoléon ?

Tout d’abord, le prince ne présida dans les faits que la commission de l’exposition pendant 14 mois : 4 courant 1854 et les 10 derniers mois en 1855. En effet, entre le 1er avril 1854 au 1er février 1855, il commandait une division de l’armée de l’Orient

Napoléon Jérôme Bonaparte, né en 1822 et mort en 1891, était le cousin de Napoléon III. Fils cadet de Jérôme Bonaparte, le plus jeune frère de Napoléon Ier, il naît à Trieste en exil. Après la mort de sa mère, il est recueilli par la reine Hortense à Arenenbourg. Ainsi, il cotoit alors son cousin, Louis Napoléon Bonaparte, qui deviendra par la suite Napoléon III.

Au cours de la Deuxième république, Napoléon Jérôme Bonaparte siège à l’Assemblée nationale dans les rangs de la gauche et de la Montagne. Mais sa situation familiale le place en position forte sous le Second empire.  Cependant cette position de gauche le place dans une situation minoritaire dans le parti bonapartiste

Bien que l’empereur lui confie plusieurs missions diplomatique et militaire, il finit par se retrouver en disgrâce en 1865 pour avoir louer les avantages d’un empire libéral.

Après la fin du Second empire, le prince Napoléon retrouve la Chambre des députés, représentant la Corse. Toutefois, il fut contraint à l’exil par une loi concernant tous les membres de familles ayant régné sur la France.

Après la mort du fils de Napoléon III en Afrique du Sud, il rentre dans une dispute avec son fils pour la direction de maison bonapartiste.

Sources bibliographiques :

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