Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Sources

Le récit des moulins et la porcelaine de Montmartre par Charles Sellier

Le récit des moulins et la porcelaine de Montmartre par Charles Sellier : profiter des hauteurs et de la vue.

 

Nous nous attaquons dans cet article au troisième volume des Curiosités du Vieux Montmartre de Charles Sellier. Même si ces récits sont regroupés dans cet ouvrage, ils ont été publiés en morceaux dans l’Aurore du XVIIIe siècle entre le 27 mai et le 15 juillet 1893.

 

Le récit des moulins à vent

En accroche de son chapitre, Charles Sellier évoque une observation qu’il fait sur le plan de Roussel de 1730 : les alentours et notamment Montmartre sont couvert de moulins.

Il évoque ensuite les traces de ces édifices dans la littérature (Régnard, le Tasse) et la peinture (Georges Michel, Willette…).

Les moulins historiques lui donnent l’occasion de réaliser une petite fresque d’histoire d’épopée avec les venues d’Etienne Marcel et de Jeanne d’Arc, les batailles de Saint Denis en 1567 lors des guerres de religion mais aussi lors du siège de 1814.

En tout état de cause, il décrit les 25 moulins surplombant Montmartre au XVIIIe siècle, en s’attardant notamment sur leurs noms.

Toutefois, les meuniers furent surtout des cabaretiers. Ainsi, Sellier nous raconte l’histoire des Debray, les propriétaires des derniers moulins et du Moulin de la Galette.

 

Le récit de la porcelaine de Clignancourt

Fondé en 1771, une manufacture placée sous la protection de Monsieur, le frère de Louis XVI, produisait de la porcelaine. Installé rue Mont Cenis, elle avait choisi comme premier enseigne un moulin.

Cette histoire donne l’occasion à Sellier d’évoquer d’autres manufactures de porcelaine à Paris, comme celle de la reine Marie Antoinette, du comte d’Artois…

Après la Révolution, la fabrique continue un peu son activité. Mais les bâtiments restent la propriété des Marchands. A l’intérieur, il y avait une grosse tour, dont certains aimaient à dire qu’elle avait accueilli Henri IV et la belle Gabrielle. Sellier rapporte ce récit tout en s’amusant de montrer le nombre de bâtisses du quartier dont on rapporte une telle venue.

 

Le récit du Mont Marat

Charles Sellier termine son récit et ses curiosités par une drôle d’histoire. Au cours de la période révolutionnaire, Montmartre fut rebaptisé en Mont Marat.

Il propose une explication à ce changement de nom. En effet, à la fin de 1789, les juges du Châtelet étaient lassés des constantes attaques de Marat, écrites dans son journal, l’Ami du peuple. Il faut dire que Marat s’était aussi attaqué à l’Assemblée législative et aux représentants de la Commune de Paris.

Ainsi, les juges envoyèrent La Fayette, avec pas moins de 10 000 hommes pour le chercher dans sa maison. La taille de l’armée mobilisée pour l’opération est probablement bien exagérée, mais Marat parvint à s’enfuir. Il alla se perdre du côté de Versailles, mais trouva un abri plus sûr dans les carrières de Montmartre. Il y resta 15 jours, avant d’être retrouvé par des espions. Conduit à l’Hôtel de Ville, il fut rapidement relâché.

 

Les références de Charles Sellier

Tout en reprenant les grands récits historiques tant de la France (Grande Chronique de France), de Paris (Jaillot), et Montmartre (Chéronnet, Michel de Trétaigne), Charles Sellier approfondit ses sujets. Il se plonge dans le recueil des chartes de l’Abbaye de Montmartre réalisé par E. de Barthélémy, que l’histoire de la porcelaine de Jacquemart.

A noter la référence du guide des amateurs et des voyageurs étrangers à Paris, publié en 1787 et écrit par Thiery.

 

Sources bibliographiques :

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