Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de litterature

Le récit de la Cour des miracles de Victor Hugo

Le récit de la Cour des miracles de Victor Hugo, histoire reprise de Sauval, évoquant le siège d’un royaume  parallèle

 

Dans Notre Dame de Paris, Victor Hugo fait une description de la cour des miracles qui marque les esprits. Revenons sur cette histoire, romancée par ce maître du romantisme !

 

Un jeune homme à la suite d’une belle demoiselle

Ce jour-là, le jour des fous, une jolie demoiselle faisait des tours sur la place de Grève, avec sa petite chèvre. Un jeune homme, Pierre Gringoire, passant par là se met à la dévorer du regard. Il se mit en tête de la suivre.

Avançant dans les ruelles parisiennes, il arrive progressivement dans un endroit reculé. Là, il retrouve plusieurs mendiants : des diseuses de bonne aventure, des boiteux, des estropiés… Chacun lui demande de l’argent. Il avance tout de même. Cependant, au fil de ses pas, il découvre que ces  mendiants sont de plus en plus nombreux. Les boiteux se mettent à marcher normalement.

Il veut faire demi-tour ! Il est alors trop tard.

Poussé par  la foule, il avance jusqu’au bout de la rue et rejoints une petite place. Il demande alors : « où suis-je ? » « A la Cour des miracles ! »

 

Un endroit reculé où les policiers ne viennent jamais

Ici, c’était  le lieu de repos de « tout ce ruisseau de vice, de mendicité et de vagabondage toujours débordé dans les rues de la capitale ».

Ici, les miracles se faisaient jour : les boiteux marchands, les aveugles voyaient…

« C’était une vaste place, irrégulière et mal pavée, comme toutes les places de paris alors ». Elles étaient éclairées par des feux et on entendait des rires, des bruits d’enfant. « Un nouveau monde, inconnu, inouï, difforme, reptile, fourmillant, fantastique. »

 

Le roi

Les mendiants décidèrent d’amener Gringoire devant le roi. « Au roi ! au roi ! ». Sur le chemin, le pauvre homme marchait dans la boue des lieux. La cour des miracles était « un cabaret de brigands, tout aussi rouge de sang que de vin. »

Le roi de Thunes se déclarait comme « l’héritier du grand coësre, suzerain suprème du royaume de l’argot. » Il était entouré de deux autres hommes : « le duc d’Egypte et de Bohème » et « l’empereur de Galilée ». Il déclara que l’homme devait être pendu car il était entré dans le royaume d’argot, sans être argotier.

Toutefois, Gringoire demanda à faire partie des leurs.

 

Avantages et inconvenant d’être argotiers

Les argotiers, en bon franc bourgeois n’étaient pas soumis aux taxes. Ils n’avaient pas les contraintes des « honnêtes gens ».

En revanche, ils risquaient toujours de finir leur vie, pendus à un des gibets de la ville.

Cependant, pour devenir argotier, il fallait passer par une initiation. Pour cela, Gringoire devait réussir à prendre le contenu des poches d’un mannequin sans que ses cloches ne sonnent.

Gringoire ne passa pas le test et fut sauvé de la pendaison par la belle Esméralda qui l’accepta comme  époux.

 

Reprise de la cour des miracles réalisée par Henri Sauval

Pour Notre Dame de Paris, Victor Hugo s’inspire largement de la description réalisée par Henri Sauval de la cour des miracles. Ce dernier était auteur d’une Histoire de la Ville de Paris, rédigée sous le règne de Louis XIV.

 

Hugo place la cour des miracles, au même endroit que Sauval, au nord de Paris et des Halles. Il décrit une entrée semblable dans un dédale de rue.

Ensuite, il reprend l’accueil des nouveaux entrants par le grand coësre. Il s’autorise tout de même quelques nouveautés. Par exemple, cette menace de mort, sauvée par le mariage avec une habitante des lieux est nouvelle. Ensuite, il insiste sur trois communautés, dont une venue d’Egypte et de Bohème. Sur ce dernier point, il reprend une description faite par Sauval d’un groupe venu au XVe siècle, mais qui avait été logé au village de la Chapelle.

 

Sources bibliographiques

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