Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires d'église

Le recueil social par les Enfants Bleus

Le recueil social par les Enfants Bleus : tout d’abord dédié aux fils et filles de parents emprisonnés ou tués.

 

En coécriture avec Christian De la Hubaudière, à qui l’on doit « Au Sein de Paris », publié en 2016, nous revenons sur l’accueil des enfants abandonnés par leurs familles avant la Révolution. La France faisait face à un niveau de natalité très élevé, avec une large part d’enfants que leurs parents ne pouvaient élever, pour des raisons de convenances, de moyens, voire personnelles. En outre quelle solution proposer aux enfants de parents morts ou en prison ?

C’était donc à la société de se charger de l’accueil. Du fait de la taille de la ville, à partir du XVIe siècle, il devient essentiel de confier à des institutions locales le soin de prendre en charge ces pauvres enfants.

Comme nous allons le voir, l’hôpital des Enfants Bleus en prit sa part.

 

A l’origine un hôpital pour les pèlerins

Créé en 1202 hors de l’enceinte de Philippe Auguste, l’hôpital de la Croix de la Reine, renommé « la Trinité » dès 1207, se situait dans le faubourg Saint-Denis, près de la Porte aux Peintres. Sa vocation d’accueillir les hommes pauvres et les pèlerins de passage en formait le pendant de l’hôpital Sainte-Catherine, qui recevait les femmes. En 1224, il se dotait de son propre cimetière.

En effet, au Moyen Age, un hôpital était d’abord un lieu de refuge pour accueillir les gens en difficulté. Bien sûr, un certain nombre d’entre eux étaient malades mais ce n’était pas la raison première de leur accueil.

 

La transformation d’un ancien hôpital en recueil d’enfants

En 1545, la Trinité devient l’hospice des Enfants Bleus, accueillant des « enfants de parents emprisonnés ou tués », donc livrés à eux-mêmes, qu’on habille en bleu. On y assure l’éducation de ces enfants de délinquants, leur instruction et leur apprentissage, en hébergeant les artisans qui les forment dans la rue Saint-Louis, créée sur l’enclos et devenue en 1793 la rue des Métiers.

En 1598, l’église était rebâtie et agrandie, et son portail reconstruit en 1671. En 1688, l’administration des biens de cet hospice était réunie à celle de l’hôpital des Enfants Trouvés, qui en assurait dès lors la tutelle, jusqu’à la Révolution.

 

Une formation par les communautés ouvrières de Paris

Comme nous l’avons indiqué, les corporations parisiennes étaient chargées de prendre en charge la formation de ces enfants. La volonté des autorités était de leur donner une petite chance de pouvoir s’établir et vivre honnêtement.

Cependant, pour de nombreuses corporations, ces initiatives étaient très mal vues. En effet, avec le temps, le prix pour devenir maître devenait de plus en plus cher. Seuls certains enfants de maître étaient exemptés et les corporations tenaient à cette barrière à l’entrée, d’autant que plus les décennies passaient, plus les candidats pour s’établir à Paris devenaient nombreux.

 

Sources bibliographiques :

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