Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de quartier

Les résidents célèbres de la Butte Saint Roch

Les résidents célèbres de la Butte Saint Roch : des très grands noms des lettres, de la musique et du théâtre

 

Pendant de longs siècles au Moyen Age, la butte Saint Roch se dressait en face d’une des entrées de Paris : le porte Saint Honoré. Là progressivement, elle s’urbanisa, jusqu’à constituer un quartier en tant que tel de Paris au XVIIe siècle.

Ici, se construisit les nouveaux quartiers du Paris de Louis XIV. Aussi, pas surprenant que des hôtes importants voulurent rejoindre ses pentes.

Grâce à la plume d’Edouard Fournier dans son Paris démoli, découvrons-les !

 

Corneille, le tragédien, en haut de la butte

Au début du XVIIe siècle, la butte Saint Roch est encore un des quartiers les plus famés des alentours de Paris. Toutefois, tout en haut, Pierre Corneille s’installa dans une maison de la rue d’Argenteuil. Il résidait non loin de son frère Thomas, rue du Clos Gorgeau. Sa maison était alors toute neuve. Pendant de nombreuses décennies, on garda le souvenir de son domicile au travers d’une plaque : « là vécut et mourut P. Corneille ».

 

Lully, le musicien, et son grand hôtel

Sous Louis XIV, des promoteurs s’intéressent aux lieux. Ils divisèrent les terrains et les revendirent pour construire des maisons.

C’est ainsi qu’en 1670, Lully acheta un terrain de 108 toises, soit un peu plus de 410 mètres carrés, à l’angle de la rue des petits champs et de la rue Sainte Anne. Rapidement, il en racheta un second à proximité près la rue royale qu’on venait d’établir.

Il se fit construire de belles maisons sur ces terrains. Ainsi, on construisit l’Hôtel de Lully qui existe encore de nos jours. A l’intérieur, le compositeur fit décorer avec de nombreux instruments de musique, mais aussi des masques de théâtre sur les clés de voûte.

Il y vécut jusqu’à la fin de sa vie, laissant ensuite le domaine à son beau père, le musicien Lambert.

 

Le marquis de la Fare, le poète mais aussi M. de la Cochonnière

Charles Auguste de la Fare s’installa également dans les nouveaux quartiers autour de la Butte Saint Roch.

Ce poète y écrit de nombreux vers et chansons. Toutefois, il était aussi un bon vivant. Voire un très bon vivant. En effet, dans la maison du marquis de la Fare, on buvait et on mangeait beaucoup. Pour cette raison, le chevalier de Bouillon désigna le poète comme M. de la Cochonnière.

 

Voltaire, l’homme de lettre

Le célèbre homme de lettre des Lumières vécut lui aussi sur la butte Saint Roch. Il avait choisi son domicile dans une maison au coin de la rue du Clos Georgeau et la rue Fontaine Molière en 1743. Ce n’était pas son premier logement à Paris. En effet, il avait vécut auparavant dans l’Hôtel Lambert sur l’île Saint Louis.

Là, il accueillit de nombreux amis philosophes, pendant qu’il écrivait ses pièces de théâtre.

 

Piron, le dramaturge

Dans les années 1760, la Butte Saint Roch accueillait aussi la résidence d’Alexis Piron. Cette maison se tenait alors dans la rue des moulins.

Ici, il finit sa vie. Fournier rapporte une anecdote étonnante concernant Piron. Il avait alors une petite nièce qui l’aimait beaucoup. De son côté, elle tomba amoureuse d’une musicien de l’Opéra, qu’elle épousa, devenant madame Capron. Toutefois, pour ne pas peiner son oncle, alors aveugle, elle lui cacha son mariage. Aussi, à chaque fois qu’ils venaient rendre visite au vieil homme, ils disaient que l’homme était un porteur d’eau, le frotteur… Tous les métiers y passèrent. De cette manière la jeune fille était persuadée que son oncle ne découvrait pas la vérité.

Après la mort du dramaturge, on lit son testament. Au début du document, il était écrit : « Je donne à ma nièce, la femme de Capron… » L’histoire raconta qu’au moment de dicter la ligne au notaire, Piron avait dit : « Comme je m’amuserai après ma mort ! » 

 

La proximité de la Butte Saint Roch avec l’Opéra de la rue de Richelieu expliqua que de nombreux musiciens vivaient aussi sur ses pentes.

On put aussi y croiser l’Abbé de l’Epée ainsi que Jean Jacques Rousseau.

 

Sources bibliographiques

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