Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Vies de travail

Les rôles des commissaires de police au XVIIe siècle

Les rôles des commissaires de police au XVIIe siècle : surveillance de l’ordre, la sûreté et…  la religion.

 

Dans son Traité de la police, Nicolas Delamare revient sur l’histoire de la police parisienne. Au Moyen Age jusqu’à la Révolution, elle fut confiée au prévôt de Paris, représentant de l’autorité royale dans la ville.

Il s’appuyait pour  rendre ses jugements et assurer la sécurité sur des commissaires, répartis dans les différents quartiers.

Quels étaient les rôles exacts de ces commissaires ?

Depuis le Moyen Age, les commissaires  étaient chargés d’abord de mener les enquêtes, pour apporter les éléments au tribunal du Châtelet pour rendre la justice.

 

L’application de l’ordre

Tout d’abord, les commissaires devaient maintenir le bon ordre et la discipline. De cette manière, ils devaient « contenir les gens de mauvaise vie, chasser les vagabonds, protéger les pauvres et permettre aux gens de bien de vivre en sécurité et en paix ».

Aussi, ils cherchaient les abus, malversations, arrêter les coupables et conduire les instructions. Pour maintenir la sécurité, ils empêchaient le port des armes interdites, contrôlaient les étrangers (et notamment la durée de leur présence en ville, à l’aide des registres tenus par les aubergistes).

Bien sûr, ils intervenaient pour les enquêtes criminelles.

 

La police de la religion

Les commissaires avaient aussi un rôle dans le contrôle de la religion. En premier lieu, ils devaient vérifier que les dimanches et fêtes religieuses soient bien respectés. Ces jours-là, les commerces devaient être fermés, notamment les cabarets et les jeux de paume, ainsi que les spectacles.

En outre, ils intervenaient en cas d’outrage à la religion. De ce fait, ils étaient concernés par la lutte contre les hérésies, tout en poursuivant les  blasphémateurs, devins, pronostiqueurs, sorciers et autres magiciens. Ils appliquaient également la censure sur les livres non autorisés.

Durant les jours de Carême, ils s’assuraient que le commerce de viande cesse, en dehors des boucheries autorises pour les infirmes et les hôpitaux. Ensuite, ils vérifiaient la bonne installation des tapisseries dans les rues pour les jours de grandes processions.

 

La discipline des mœurs

A Paris, on surveillait l’étalage du luxe. Aussi, les commissaires contrôlaient les habits des parisiens. En outre, ils assistaient aux spectacles pour vérifier qu’ils n’abusaient pas des droits qui étaient donnés. Ils intervenaient pour limiter les jeux illicites, les lieux de débauche et de prostitution.

 

Le contrôle des vivres

A cet égard, l’enjeu pour la police était double : assurer l’abondance des vivres et maintenir la bonne foi du commerce.

Sur le premier sujet, ils vérifiaient que les marchands pouvaient apporter les vivres dans Paris, sans avoir été dévalisés en amont. Ils complétaient leur action en luttant contre les monopoles.

Pour le second, ils veillaient à la qualité des marchandises sur le marché, ainsi que la bonne application des prix. Pour ce faire, ils réalisaient de nombreuses visites chez les boulangers, les cabaretiers…

 

La santé publique

La police intervenait aussi sur les questions de santé publique. Elle était responsable pour la salubrité de l’air, la pureté de l’eau et la bonté des aliments et des médicaments.

Pour cela, ils surveillaient que les maisons disposaient bien des latrines, évitant de corrompre l’eau des puits. Ils veillaient à ce que les porteurs d’eau ne viennent pas puiser dans des eaux stagnantes pendant les périodes chaudes.

Au niveau du commerce de la viande, il était interdit de la vendre le jour même où l’animal avait été exécuté. Les boulangers devaient utiliser des levures pas trop anciennes.

Enfin, en cas de maladie grave, ils pouvaient appliquer des quarantaines pour certains patients.

 

La sûreté publique

Dans les rues de Paris, il était interdit au XVIIe siècle de laisser avancer dans les rues des animaux pouvant blesser les passants. C’était le cas notamment des porcs. En outre, les mulets et les chevaux ne pouvaient courir dans les rues. Ensuite, les charretiers se devaient de marcher à pied.

Ensuite, les pièges pouvant être sources d’accident étaient proscrits. Ainsi, les puits dans les rues devaient être recouverts.  Les maçons et les couvreurs devaient signaler leurs chantiers.

On ne pouvait tirer des flèches et autres armes à feu. En cas de rixe, les cabaretiers devaient déclarer l’incident. Ensuite, les chirurgiens informaient des actes qu’ils avaient réalisés.

 

La police de la voirie

Les commissaires de police regardaient d’abord la sûreté des bâtiments, afin de limiter les risques d’effondrements tout en contrôlant les nouvelles constructions.

Concernant les rues, ils veillaient à ce que les ordures soient retirées. Ensuite, ils vérifiaient que rien n’empêchent la circulation.

 

Comme on le constate ici, le rôle de la police était très large. Elle était ainsi très présente dans la vie des parisiens.

 

Sources bibliographiques :

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