Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires au détour d'une rue

La rue de Béthizy

La rue de Béthizy fut le lieu d’assassinat de l’Amiral de Coligny la nuit du massacre de la Saint Barthélémy.

 

Dans son Paris démoli, Edouard Fournier revient sur des anciens de lieux de Paris alors démoli par les grands travaux d’Haussmann. Parmi ceux-ci, la prolongation de la rue de Rivoli visant à faire rejoindre le Louvre à la Bastille avait fait détruire des quartiers du Vieux Paris.

Dans ces quartiers, il y avait la rue de Béthizy.

 

Une rue en l’honneur d’un avocat

Cette rue tenait son nom de Jacques de Béthisy. En effet, en 1416, cet avocat au Parlement de Paris, y avait fait bâtir son hôtel particulier. La rue s’appelait alors rue de la Charpenterie. Plus tard, on lui donna le nom de l’illustre homme de loi, en rajoutant également la rue qui la prolongeait ensuite vers le Louvre, la rue au Comte de Ponthieu.

 

L’assassinat de l’Amiral de Coligny dans l’Hôtel de Ponthieu

Dans cette rue vécut l’Amiral de Coligny. Fils d’un maréchal de France sous François 1er, Gaspard de Coligny était une figure de proue du protestantisme. Il s’était installé dans l’Hôtel de Ponthieu, dans la rue de Béthizy.

Dans cet hôtel, à proximité de Saint Germain l’Auxerrois, l’amiral fut assassiné lors du massacre de la Saint Barthélémy. Fournier rapporte le récit d’un prêtre allemand, témoin du massacre. Il rapporte alors que le duc de Guise « se rendit en hâte au logis de l’amiral de Coligny ». Avec ses hommes, il réussit à passer à travers la garde sur place. Le valet qui bloquait la porte fut tué par un coup de feu. Coligny, qui était dans son lit, en présenta aucune résistance. Il reçut alors un coup d’épée, puis on le jeta par la fenêtre.

C’est à la suite de cet assassinat qu’on tua toutes les personnes présentes dans la maison.

 

Suite et fin  de l’Hôtel de Ponthieu

Au XVIIIe siècle, la partie de la rue proche de Saint Germain l’Auxerrois reprit son ancien nom : la rue des Fossés Saint Germain l’Auxerrois. Le changement de nom fut réalisé au moment où on installa des « écriteaux » pour afficher les noms des rues

L’Hôtel de Ponthieu était transformé alors en « hôtellerie », comme le disait Fournier. Il cite la Vie illustre des Grands Hommes de d’Auvigny, Perreau et Turpin : « Il n’y a presque rien de changer à l’extérieur, même dans l’intérieur du principal corps de logis. » « La grandeur et la hauteur des pièces annoncent partout que c’a été autrefois la demeure d’un grand seigneur. »

La chambre où fut tuée Coligny accueillit un peintre de l’Académie royale de peinture : Vanloo. Dans cette pièce naquit Sophie Arnould, actrice qui se produisait dans les salons parisiens jusqu’en 1778.

L’hôtel fut ensuite détruit, pour permettre d’installer la jonction entre la rue de Rivoli et celle des Fossés Saint Germain l’Auxerrois, aujourd’hui rue Perrault.

 

Sources bibliographiques

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