Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires de quartier

Les rues des métiers

Les rues des métiers, des vestiges de la vie médiévale parisienne et de ses ouvriers regroupés en corporation

 

Comme pour de très nombreuses villes qui ont connu une vie médiévale importante, Paris garde dans le nom de ses rues la référence à ces métiers historiques. C’est particulièrement le cas aujourd’hui sur la rive droite

 

Des rues comme des quartiers spécialisés par métier

Au Moyen Age, les artisans vivaient regroupés dans des quartiers. C’était souvent les autorités publiques qui leur donnaient les autorisations de s’installer dans certaines rues. Ainsi, on garde des traces de l’autorisation de Saint Louis au XIIIe siècle données aux lingères de poser leurs étals près du cimetière des Innocents. A proximité, le roi avait aussi installé les ferrons. Il en a resté la rue de la lingerie, disparu aujourd’hui, mais aussi la rue de la ferronnerie.

 

Ces regroupements permettaient bien sûr de retrouver facilement les spécialistes. Ensuite, cela simplifiait les contrôles par les jurés de chacune des corporations, tout comme de la police.

 

En savoir plus sur les métiers parisiens

 

Toute la ville médiévale était concernée

On retrouvait des rues dédiées aux métiers dans les trois parties du Paris médiéval : la Cité, l’Université sur la rive gauche et la Ville sur la rive droite.

Toutefois, l’usage véritable par les métiers dans leur rue était d’autant plus ancien qu’on se rapprochait du centre. Ainsi, la rue aux fèves de l’Ile de la Cité, tout comme la rue des oublayers devaient être spécialisés au haut Moyen Age. Rapidement, ces professionnels avaient délaissés le centre pour aller davantage en périphérie. Ainsi, dés le Moyen Age, la rue des oublayers fut renommée pour devenir la rue de la Licorne.

 

On retrouvait dans la rive droite, nombre d’ouvriers : les couteliers, les verriers, les orfèvres… Ces derniers avaient leur chapelle près de Saint Germain d’Auxerrois d’une part mais aussi  sur l’île de la Cité d’autre part. Le quai des orfèvres en est le souvenir.

Cette spécialisation toucha également les ponts. En effet, le pont au change constitue le souvenir du quartier des changeurs.

 

La disparition progressive des spécialisations

Ce que les rois donnent, ils peuvent le reprendre. Ainsi, Henri II chassa les ferrons et les lingères de leurs rues. En effet en cette moitié du XVIe siècle, le roi fit construire des maisons dans ce quartier près des Halles.

Ensuite, tout comme évoqué précédemment, les ouvriers déménageaient du centre vers la périphérie. Pour certains métiers, il était impossible d’exercer au milieu des habitations : les abattoirs, les teinturiers… Ils devaient partir régulièrement.

 

La suppression de nombreuses rues

Enfin, avec les grands travaux du XIXe siècle, nombre de rues médiévales disparurent. L’île de la Cité en est le parfait exemple. Le plan des lieux changea totalement avec la suppression des rues, décidées par le baron Haussmann.

 

Ensuite, on renomma également des rues. La rue des Lingères devint par exemple la rue Berger. Elle ne fut pas la seule.

Cependant toutes ne furent pas concernées.

 

Sources bibliographiques

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