Histoires de Paris

A chaque coin de rue de Paris, des histoires… souvent revues, réadaptées mais fascinantes

Histoires au détour d'une rue

Les Taranne

Les Taranne furent des argentiers puissants de la cour de Charles VI et Charles VII, au début du XVe siècle.

Dans ses Enigmes des rues de Paris, Edouard Fournier s’intéresse tout particulièrement à une famille de financiers parisiens du XVe siècle : Jehan, Christophe, Charles et Simon Taranne.

Il s’agissait d’argentiers qui firent de nombreuses affaires d’argent sous les règnes de Charles VI, Charles VII et Louis XI.

Des changeurs, fidèles au roi de France, qui perdirent tout un temps sous l’occupation anglaise

Comme le rapportent les comptes royaux de 1407, Jehan Taranne était un changeur. Dans ce cadre, il se chargeait pour le roi des ouvrages d’argenterie et d’orfèvrerie.

La période était toutefois, bien compliquée. Au plus fort de la guerre civile entre les Armagnacs et Bourguignons, Paris se retrouvée prise au piège de la seconde phase de la guerre de cent ans. Les anglais occupèrent la ville. Cependant Jehan et Simon Taranne restèrent fidèles à la couronne de France. Pour cette raison, ils furent rapidement punis et spoliés.

Ainsi, la terre de Vanvres dont ils étaient propriétaires fut donnée à l’évêque de Rouen.

Charles Taranne, propriétaire de l’Hôtel de Taranne à proximité de Saint Germain des prés

Une fois que Charles VII retrouva ses pleins droits et que les anglais durent quitter Paris, les Taranne retrouvèrent leurs richesses. Dans son grand testament, le poète François Villon en se moquant proposa de léguer cent sols au « pauvre » Charles Taranne. Or, comme le rapporte le poète, le maître François ne donnait qu’aux riches.

Alors, les Taranne étaient propriétaires de plusieurs maisons, proches du fameux pré aux clercs. Ces propriétés étaient rassemblées dans ce qu’on appelait alors l’Hôtel de Taranne, dans le quartier de Saint Germain des prés. Le lieu est aujourd’hui partiellement occupé par la cour du Dragon. Le nom de Taranne fut donné à une rue de cette partie, aujourd’hui intégrée dans le boulevard Saint Germain.

Sources bibliographiques

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